Biographie de l’Imam Khomeyni que Dieu l’agréé
L’Imam Ruhallah al-Musavi al-Khomeyni est né dans la ville de Khomeyn en Iran, en 1320 de l’Hégire. Son père était un savant religieux. Nous serons mieux à même de comprendre l’atmosphère familiale dans laquelle il a grandi, si nous gardons à l’esprit que son père seyyed Moustafa al-Moussawi avait étudié les sciences religieuses dans la ville irakienne de Nadjaf al-ashraf, comptait parmi les grands savants de son époque, il mourut, 6 mois après la naissance de Rouhollâh, des suites des tortures que lui infligèrent les agents de Reza Khan, père du dernier shah d’Iran.
Rouhollah reçut sa première éducation dans sa ville natale, puis partit à la ville d’Arak pour étudier les sciences religieuses sous la direction du grand Sheik Abdelkarim al Hairi. Avec ce dernier il part ensuite pour la ville sainte de Qom, où il poursuivra ses études islamiques.
Après la mort d’al Hairi, en 1355 de l’Hégire, l’Imam avait déjà atteint le niveau de l’Idjtihad, et était parmi les plus grands maîtres dans la Hawza (Ecole Théologique) scientifique de Qom.
L’Imam ne se limite pas à l’étude du droit canon (fiqh) et des principes (usul), il s’intéresse également à l’étude de la philosophie et de la morale.
Au cours de ses années d’enseignement, plus de cinq cents étudiants vont atteindre, sous sa direction le niveau de l’interprétation jurisprudentielle (ijtihad). Son enseignement était d’un niveau pédagogique très élevé: il ne se contentait pas de transmettre un savoir, il voulait au contraire que ses disciples accèdent à un niveau de conscience religieuse, qui leur permette de faire vivre en eux et autour d’eux l’essence même de l’Islam.L’Imam Khomeiny est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages dans les différentes branches des sciences islamiques.
Dès sa jeunesse, l’Imam Khomeiny entre dans la lutte islamique. Il sentit, très jeune, peser dans sa conscience le poids du "grand dépôt" dont il a la responsabilité en tant que musulman. A l’âge de 17 ans, i1 était déjà en possession d’un fusil, car, pour lui, un musulman est un homme en guerre permanente. A 25 ans, il rédige Kachf al-asrâr (dévoilement des secrets) dans lequel il révèle les complots du colonialisme contre le monde musulman, et lève le voile sur le rôle de traître que joue le Shah Reza Khan en Iran et cela malgré le climat d’oppression qui régnait alors.
Depuis cette époque, l’Imam n’a jamais cessé de combattre l’idée de séparation de la religion et de la politique, et a révélé les projets colonialistes qui se dissimulaient derrière la propagation de cette idée.
On remarquait chez lui, par rapport à ses collègues enseignants, un intérêt permanent pour la question politique, et on lui reconnaissait la finesse dans ses analyses politiques. En 1953 (ère chrétienne), les Etats-Unis réinstallent sur le trône le Shah Mohammad Reza Pahlavi, à la suite d’un coup d’Etat militaire, malgré l’opposition violente du peuple à son retour. Un climat d’insécurité, d’oppression, et de répression sauvage s’installe alors. Mais l’Imam continua à manifester publiquement son hostilité au régime.
En 1962, les Etats-Unis décident d’apporter certains .aménagements formels à leur politique dans les pays sous leur influence. Le président Kennedy annonçait qu’il "n’était plus besoin d’utiliser la force dans ces pays", et présentait un projet dont l’objet était de faire "vivre l’espoir dans les cœurs, dans les pays du Tiers-monde"; selon l’expression de Kennedy. Les USA exercèrent des pressions sur le Shah déchu pour l’amener à appliquer ce projet intitulé "Réformisme pour l’Iran". Son apparence montrait de la clémence, mais son fond ne contenait que torture, servilité, anéantissement... Ces projets ne servaient en réalité qu’à l’élimination de l’âme islamique, et au rôle du clergé en Iran, comme elles visaient à conférer l’hégémonie à "l’occidentalisation" et l’inféodation à l’Amérique, et à l’anéantissement du secteur agricole. Les projets réformistes américains prirent le nom de "Révolution Blanche". Face à ce complot, dont les dimensions colonialistes sont évidentes, l’Imam s’attacha à démontrer les aspects trompeurs et pernicieux, et les objectifs inavoués, et à appeler les gens à se dresser contre ce complot. Les efforts de l’Imam finirent par susciter au sein du peuple une prise de conscience et un mouvement de contestation.
Les Américains obligeaient encore le Shah à poursuivre l’application de leur politique et le Shah fit soumettre à un référendum truqué son projet de "Révolution Blanche". I1 reçut pour cela l’appui et les encouragements des puissances de l’Est et de l’Ouest, ainsi que leurs vœux pour "le succès de cette étape progressiste". L’Imam poursuivit néanmoins à manifester son hostilité et signa, avec huit autres éminents savants, une pétition dans laquelle, ils dénonçaient le pseudo référendum, et proclamaient le jour de l’an Iranien (Nowrouz), jour de deuil à travers tout le territoire.
Cette attitude fit réagir brutalement le régime fantoche, qui envoya sa soldatesque à la ville de Qom, et ordonna à ses troupes d’envahir la prestigieuse école de "Faïzieh", et fit massacrer des centaines d’innocents, étudiants dans les sciences religieuses, et violèrent l’immunité de son enceinte sacrée.
Le Shah espérait par cette opération criminelle terroriser le peuple et créer un climat défavorable à toute opposition, mais l’Imam Khomeiny détrompa son illusion. Il condamna avec force le crime du Shah, et dénonça son plan anti-islamique.Il déclara: "Les fondements de l’Islam sont exposés aujourd’hui à un grave danger, le Coran et la religion sont en danger, le silence devant 1`injustice est devenu un péché, révéler la vérité est une obligation religieuse, quoiqu’il en coûte...". Il disait aussi: "Je me suis préparé pour la guerre contre les tortionnaires, et je ne suis pas prêt de me soumettre au système inique... Je rappellerai aux consciences les commandements divins à chaque occasion, et dénoncerai les actes préjudiciables au pays tant que la plume sera en ma main...".
Dans le climat de forte tension qui suivit cette déclaration, les gens déferlèrent de toutes 1es régions du pays dans la ville de Qom, le 10 Moharram , pour y célébrer le deuil de l’Achoura, et celui des martyrs de l’Ecole Faïzieh. L’Imam s’adressa, ce jour là aux masses rassemblées, et dénonça encore avec force le système du Shah et sa trahison.
Dans la nuit du I2 Moharram 1383 (Hégire) 1963, les agents du Shah Mohammad Reza assiègent la maison de l’Imam, arrêtent ce dernier et le conduisent à Téhéran. A peine l’événement est-il diffusé, que le peuple sort dans les rues et manifeste en faveur de l’Imam Khomeiny, et condamne les ennemis de l’Islam. Ce fut le soulèvement du I5 Khordad (en 1963) dans lequel tombèrent plus de 15 milles personnes sous les balles de la lâcheté et de la trahison.
Les pétitions demandant la libération de l’Imam affluèrent de l’intérieur du pays et de l’étranger,(Nadjaf et Caire). Le régime craignant pour sa vie, fut contraint de libérer 1`Imam après 1`avoir gardé en prison 9 mois.
A son retour à Qom,1`Imam fut triomphalement accueilli et ses condamnations du régime reprirent avec plus d’ardeur.
L’Amérique comprenant le danger, qui menaçait ses intérêts et ses ressortissants, exerça des pressions sur le Shah pour obliger à accorder à ses ressortissants les privilèges des capitulations aux termes desquelles la justice iranienne ne pourra plus s’exercer contre eux pour tout crime qu’ils commettaient, se contentant de les remettre à la justice américaine pour leur jugement en territoire américain.
L’Imam se souleva aussi pour condamner et rejeter une telle loi, il dénonça cette trahison devant le peuple, au mois de Jumada al Thani I334 (1964) en disant qu’elle constituait une humiliation et un déshonneur pour les musulmans et une preuve s’il en était besoin, de l’inféodation du Shah à l’Amérique.
Devant cette attitude inébranlable, les agents du Shah déchu envahirent la maison de I’ Imam, saisissant ce dernier et le conduisant à l’aéroport de Téhéran, et de là l’ont envoyé en exil en Turquie. Ils arrêtèrent ensuite son fils Mostafa al Khomeiny et l’exilèrent aussi en Turquie. Une vague de manifestations, de grèves et de revendications suivit ces événements. Le Shah fit transférer 1`Imam en Irak pour restaurer le calme dans le pays. Dans la ville de Nadjaf al-achraf, en Irak, il poursuivit ses activités islamiques, par l’enregistrement d’exposés, de conférences, et de messages, l’écriture d’ouvrages et la publication de tract et de messages au peuple iranien, en diverses occasions. Durant son exil, il écrit "Velayat-él-Faqih" (le gouvernement islamique) dans lequel il étudie les fondements du gouvernement islamique, et jette ses bases théoriques. Il crée un réseau de liaisons permanentes avec te peuple iranien, grâce auquel il fait parvenir ses Fatwa (opinion d’un docteur de la Loi sur une ou plusieurs questions religieuses), et ses positions à l’égard des événements qui se déroulent en Iran.
Dans son exil, l’Imam fit aussi connaître sa position sur la question palestinienne et sa dénonciation des visées du sionisme. II prend contact avec 1es groupes du mouvement palestinien, et les encourage à adopter une ligne islamique, et à n’envisager pour solution que le Jihad.
Pendant ce temps, le peuple iranien souffrait de voir l’Imam exilé, et s’impatientait de son retour. I1 restait attentif au moment où l’occasion se présenterait pour exprimer sa colère au régime tyrannique.L’occasion vint en 1978, quand un journal publia un article insultant et diffamant l’Imam Komeiny.
Une manifestation pacifique est organisée par le peuple, à la suite de la publication de cet article dans la ville de Qom. Mais le Shah donna l’ordre â ses agents de tirer sur la foule, faisant de dizaines de morts et de blessés, et suscitant une colère générale au, sein de la Nation. I1 y eut par la suite le massacre de la ville de Tabriz, à la suite des cérémonies de deuil pour le repos de l’âme des martyrs de Qoum.
Des manifestations éclatent brusquement dans toutes les villes de l’Iran pour exiger le retour de l’Imam Khomeiny et l’instauration du régime islamique.
Durant cette période, se consolida, plus que jamais auparavant, le lien entre le peuple et l’Imam, et les messages et directives de celui-ci commencèrent à affluer en Iran, levant le voile sur le nouveau complot américain dénommé "L’ouverture politique", appelant la communauté à manifester, et à se servir des mosquées comme bases pour les activités révolutionnaires islamiques.
Au cours des derniers jours du mois de Ramadan 1398 de l’Hégire (1978), le régime au pouvoir en Irak fit encercler la maison de l’Imam à Nadjaf, après avoir baissé la tête devant le Shah déchu, et consolidé ses relations avec lui, la clique baathiste takritiste demanda alors à l’Imam de choisir entre garder le silence ou quitter l’Irak.
L’Imam se décida à quitter 1’Irak, et partit pour le Koweit. mais les autorités Koweitiennes lui interdisent l’entrée sur leur territoire. Il retourna à Bagdad et de là à Paris.
A l’aéroport de Paris, les autorités françaises lui demandèrent de garder le silence, il répondit par sa fameuse phrase: « Je dirai ce que j’ai à dire, même si, je devais aller d’aéroport en aéroport ! ». Les autorités françaises furent contraintes de lui accorder le séjour sur leur territoire conformément à leur loi, l’Imam s’installa à Neauphle-le-Château, dans la région parisienne d’où i1 continua de diriger la Révolution.
L’expulsion de l’Imam par la clique Baathiste irakienne a renforcé le mouvement de protestation en Iran. A Téhéran, il y eut des manifestations grandioses, à l’occasion de l’Aïd el fïtr, (fin du Ramadan) regroupant des millions d’enfants de 1a nation scandant des slogans pour l’application de 1`Islam, et le retour de l’Imam.
Le régime fantoche prit peur devant le geste du peuple, et perdit son sang froid. Il décida de prendre sa revanche le lendemain, il encercla les manifestants dans la place des martyrs et fit ouvrir le feu sur eux. Il y eut plus de cinq mille morts, hommes et femmes. Des milliers de citoyens furent blessés. La loi martiale fut proclamée dans toutes les villes de l’Iran. L’Imam continua à orienter le peuple dans la voie de la Révolution, rejetant avec véhémence tous les compromis que lui proposaient le régime tyrannique et ses maîtres américains.
L’Imam Khomeiny demanda aux soldats de déserter les casernes. Son appel fut entendu par des milliers de soldats. Il ne resta plus dans l’armée du Shah, qu’une quantité très limitée de troupes.
Les appels et messages de l’Imam à partir de Neauphle-le-Château en France, faisaient brûler d’ardeur les consciences, et stimulaient l’esprit de sacrifice, comme ils mettaient l’accent sur le refus de toute solution médiane, de toute trêve, et de toute entente. Ils insistaient sur la nécessité de demeurer dans la ligne des slogans islamiques et du cri: "Allah Akbar" jusqu’à la victoire finale.
Le peuple est resté fidèle à sa direction islamique, offrant des vagues successives de martyrs, organisant des manifestations, décidant des grèves, et exécutant à la lettre les directives de l’Imam, jusqu’à ce que le Shah, fut contraint de fuir du territoire iranien, après avoir constitué un nouveau gouvernement sous la direction du valet des renseignement américains, Chapour Bakhtiar. Celui-ci essaya de se montrer patriote, populaire et démocratique, il tenta de convaincre les grévistes à reprendre le travail, en particulier les travailleurs du secteur pétrolier, mais i1 connut un échec fracassant. Et l’Imam est rentré en Iran, deux semaines après le départ du Shah déchu.
L’Imam avait décidé de retourner dans la chère patrie islamique, en dépit des conseils négatifs de son entourage, et en dépit de tous les obstacles que Bakhtiar lui réservait.
Le jour du retour de 1’Iman (1er Février 1979) fut un jour glorieux de la Révolution islamique,1’Imam y annonça, au cimetière des martyrs de Beheshté Zahra, ses projets immédiats et proclama la destitution du gouvernement fantoche de Bakhtiar et la déchéance du système Shah-in-Shah (impérial).
L’Imam s’installa dans une école primaire aménagée pour son séjour, et de là il dirigeait la Révolution, en faisant diffuser ses directives par le canal du réseau de mosquée et religieux
Les généraux du Shah déchu, réunirent ce qui restait dans l’armée de fidèles à l’ancien régime. Ils proclament, le 8 Février I979, le couvre feu dans la capitale.
Mais l’Imam ordonna au peuple de sortir en masse, de rejeter la décision des généraux et les rues s’emplirent de manifestants et de militaires fidèles à l’Imam faisant échouer le complot des traîtres. L’attitude de l’Imam, à l’égard de l’armée, consistait essentiellement à éveiller les consciences des membres des forces armées, en particulier les officiers subalternes, les sous officiers et les hommes de troupes, et les intéresser au sort du pays, à l’acquisition des connaissances islamiques et par suite à leur réinsertion au sein de la communauté islamique. L’Imam a toujours demandé au peuple de ne pas s’en prendre à l’armée, mais au contraire de sympathiser avec elle, car les soldats sont en majeure partie trompés par le régime corrompus, et n’obéissent que par la force à ses ordres.
La politique de l’Imam fut couronnée de succès, puisque le 9 février , les derniers militaires de l’armée du Shah rejoignent les rangs de la Révolution, se réconciliant, dans la joie et le repentir sincère, avec le peuple.
La marionnette Bakhtiar s’enfuit de l’Iran, et un gouvernement islamique provisoire est installé par l’Imam. L’Imam poursuivit ensuite sa mission d’édification de l’Etat islamique, dans la ligne politique qu’il s’est toujours fixé, et qui n’admet ni compromission, ni déviation, ni concession idéologique à l’Ouest ou à l’Est. Le principal objectif et fondement de l’Etat islamique consiste à éduquer le peuple à lui inculquer la spiritualité islamique. L’Imam consolidera, après la victoire de la Révolution, les fondements du système islamique en Iran. Rapidement les institutions sont mises en place: constitution, parlement (Majlis), président de la République, Gouvernement, Cours suprême, conseil constitutionnel, etc… Tout cet édifice est mis en place en une période de temps très courte.
L’Imam est décédé le 4 Juin 1989 (29 Chawwal 1409) à Téhéran. Il est inhumé près du cimetière Beheshté Zahra, à 25 Km de Téhéran sur la route de Qom, où un mausolée a été édifié pour honorer sa mémoire.
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