Foucault et la Révolution Islamique d’Iran (4)
Mohammad Bāqir Khorramchād
Le philosophe français a découvert, au fond des manifestations massives et permanentes du peuple Iranien, une relation significative et profonde entre l’action populaire, le culte religieux et les droits publics. Pour Foucault, ce que les Iraniens étaient en train de faire, en 1978, était une action politique et juridique qui se faisait, en commun, dans le cadre du culte religieux.
"L’esprit de la Révolution Islamique" se trouvait, selon Foucault, dans le fait que les Iraniens cherchaient, à travers leur Révolte, à se transformer.
Certes le changement du régime et de l’ordre politico-économique de l’époque ainsi que le déplacement des personnalités corrompues du gouvernement du Chāh était indispensable, mais cela ne constituait pas le véritable objectif de la Révolution, objectif qui résidait, en fait, dans une évolution fondamentale de la vie sociale et politique Iranienne ainsi que dans la manière de pensée des Iraniens.
Les Iraniens cherchaient une nouvelle vie. Et pour cela, ils avaient commencé par eux-mêmes. C’est justement ici, selon Foucault, où l’Islam joue son rôle: la religion était pour les Iraniens un pacte, une assurance pour qu’ils puissent y trouver ce qui pouvait transformer, d’une manière fondamentale, leur personnalité. Ils ont trouvé, en Islam, la voie qui leur permettait de s’améliorer. Pour eux, l’Islam était le médicament qui pouvait guérir non seulement leurs souffrances mais aussi les maladies et les défauts de toute la société. Et leur Révolution se basait sur l’Islam.
D’après Foucault, les Iraniens ont découvert, en
Islam, une force et un pouvoir révolutionnaire qui se plaçait au-delà d’une volonté ou d’une soumission, de plus en plus dévouée, à la foi.
"Ce qu’on constate dans la Révolution Islamique d’Iran est, comme l’estime Foucault, «la volonté et l’intention de commencer une nouvelle vie par la Rénovation d’une expérience spirituelle qu’ils croyaient trouver en Islam Chi’ite. » Ainsi, la religion, en l’occurrence, l’Islam ne constituait plus "l’opium des nations" mais "l’espoir d’un monde sans espoir". C’était, en fait, la Révolution Islamique d’Iran qui a conduit le philosophe de gauche, à remplacer une phrase bien connue de Marx par une autre moins célèbre de ce dernier sur l’importance et la place de la religion.
Source: Revue Le Débat, N:1, été 2004, PP.67-68.
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