Massacre à Gaza: «stratégie sioniste de la rémora» et capitulation arabe
29 décembre 2008, 1er Muharram 1430
La providence voulut que le début de l’attaque de Gaza par les terroristes sionistes corresponde au nouvel an islamique, le 1er Muharram 1430, à trois jours seulement du nouvel an chrétien et au massacre de la famille prophétique à Karbala en octobre 680 (Muharram 61). Gaza est un petit territoire d’environ 360 km2 pour un million et demi d’habitants (1,376,289 hab) avec pour chef-lieu la ville de Gaza (environ 400,000 habitants). Comparé à l’Etat du Luxembourg, la superficie de Gaza est six fois plus petite, avec une population quatre fois plus grande.
Avec 3,823 hab/km2 Gaza connaît l’une des plus hautes densités démographiques au monde. En terme démographique,
Gaza constitue environ 0,3% de la population arabe estimée à environ 350 millions.
L’histoire de Gaza remonte à la plus haute antiquité et a été le lieu d’épanouissement des philistins, qui donnèrent son nom à la Palestine, en tant qu’un territoire de l’Empire romain. Gaza fut conquis par les musulmans en 630 et vit naître en 767 Muhammad ibn Idris al-Shafii, l’imam d’une des quatre écoles juridiques sunnites. En termes de superficie, cela constitue peut-être moins de 0,3% du territoire arabe. Longtemps oublié de l’histoire et des médias, en particulier pendant l’embargo décrété par l’entité sioniste et appliqué servilement par l’Egypte de Moubarak, ces derniers temps, Gaza est largement plus médiatisé que le Luxembourg, dont on ne connaît au mieux que «Clearstream», la fameuse chambre de compensation luxembourgeoise.
Les palestiniens ont élu le Hamas aux élections législatives de 2006, ce qui a conduit à la formation d’un gouvernement conforme à la majorité parlementaire. La bande de
Gaza est actuellement dirigée par Ismael Haniyah.
Mais le résultat de ces élections n’a guère enchanté les sionistes, israéliens, américains et européens. Ils ont imposé un implacable blocus, causant la mort et le désarroi de toute une population.
Gaza est devenu le plus grand camp de concentration de tous les temps. Il a donc été décidé d’ignorer ces élections et d’inciter l’autorité palestinienne, dirigée par l’OLP, à fomenter un coup d’Etat en refusant d’appliquer la loi et la Constitution. Le bon élève Mahmoud Abbas a donc refusé de reconnaître le nouveau gouvernement. Le Hamas a réagi en proclamant que les élections lui avaient donné le pouvoir exécutif.
Face aux provocations répétées du clan d’Abbas, on se dirigeait vers la guerre civile, c"est-à-dire le conflit armé entre d’une part les éléments inféodés de l’OLP, sa police politique, et les forces du Hamas.
L’impasse était totale. Le Hamas a littéralement expulsé le Fatah de la bande de Gaza, où il jouissait d’un rapport de force favorable, mais dans le même temps à perdu la Cisjordanie (environ 6000 km2) où le Fatah était mieux implanté. On oubliait la Palestine, à laquelle succédaient deux entités politiques distinctes,
Gaza et la Cisjordanie. L’histoire nous montrait une nouvelle fois comment un pays était sacrifié sur l’autel de la cupidité, en l’occurrence celle de l’OLP et du Fatah.
L’Autorité de M.Abbas entrait dans une logique pernicieuse, attachée qu’elle est à ses petits avantages de boutiquier corrompu, et déchirée entre accéder aux exigences toujours plus extravagantes des sionistes ou se rapprocher du camp de la résistance qui bénéficiait des faveurs du peuple. Malgré une tentative de rapprochement culminant dans les accords de
la Mecque, il semble que les désaccords étaient trop grands, et la corruption trop douce, pour que l’OLP lâche le morceau.
Les pressions exercées par les américains et les européens, qui ont actionné le cordon de la bourse et de la corruption, et celles des
pays arabes, auxquels l’OLP ressemblait trop, ont fait le reste pour que l’OLP fasse le « bon choix », celui des sionistes, qui dès lors avaient les mains libres pour se livrer au massacre.
La dernière étape était constituée par les conférences d’Annapolis et de « dialogue interreligieux » de New-York, où le camp sioniste, incluant désormais les pays arabes de la capitulation (Jordanie, Egypte, Arabie saoudite, pays du Golfe persique), scella le pacte destiné à anéantir le gouvernement d’Ismaël Haniyah.
Pour les pays arabes, le contre-modèle du Hamas dérange trop, il représente le modèle du parti d’opposition islamique que les dictatures arabes craignent par-dessus tout: musulmans, intègres, actifs, modernes…tout ce que demande le peuple arabe et tout ce que leur refusent les dictatures arabes de la capitulation.
Toute solidarité envers le peuple palestinien est amalgamée avec une sympathie envers les frères musulmans, et toute sympathie envers les frères musulmans équivaut à une opposition aux régimes arabes.
Décidément, le Hamas dérangeait trop de monde et une guerre par procuration, de la part du parti arabe de la capitulation, des sionistes et des ennemis de l’islam se préparait.
Le parti de la capitulation avait déjà signé le blanc-seing de l’agression sioniste du Liban en 2006. Il s’agissait d’anéantir le Hezbollah par procuration sioniste, car ce mouvement de résistance menaçait la stratégie de capitulation poursuivi depuis les accords de Camp David de 1978. Le parti de la capitulation, incluant les régimes et les forces ayant décidé de composer avec le parti sioniste dirigé par les Etats-Unis, ont choisi l’humiliation et le confort matériel à court-terme plutôt que la résistance, confrontée il est vrai aux difficultés multiples créés par les sionistes. Les sionistes ont réussi à faire de leur cause, la cause des dictateurs arabes : la cause sioniste est devenue la condition nécessaire de survie des régimes arabes.
Substantiellement, on peut baptiser la stratégie sioniste de « stratégie de Rémora », du nom de ce poisson échénéide s’accrochant au corps d’un animal plus gros que lui, comme les grands requins, à l’aide d’une puissante ventouse et s’approvisionnant de ses restes et de ses parasites.
La stratégie de la Rémora consiste à reconnaître qu’on a affaire à plus gros que soi et à convaincre un gros poisson (Etats-Unis, pays arabes) par tous les moyens, qu’il a tout à gagner à devenir son partenaire et à l’entretenir.
C’est le mécanisme introduit par les sionistes, qui ne représentent au plus qu’un ou deux pourcent de la population arabe totale.
La mécanique est la suivante: abrutissement des peuples arabes (médias, illettrisme), dictature, corruption, irresponsabilité politique, capitulation, trahison. Toute action destinée à casser ce cercle est immédiatement combattue par les forces sionistes. Il s’agit d’une vision stratégique, qui sert autant le petit camp sioniste que l’objectif historique de maintenir le monde arabo-musulman dans la dépravation la plus totale.
Au-delà de cela, c’est une catastrophe humaine qui se produit sous nos yeux, avec l’aval des dirigeants à la barre de nos nations asservies.
C’est pourquoi résister à l’agression terroriste des sionistes contre Gaza, déjouer ses complots et manipulations, est un devoir pressant pour tout humaniste, qu’il soit musulman, chrétien ou juif. Et toute action de résistance devra prendre en considération le tissu pervers de relations tissées sur la base de la « stratégie sioniste de la Rémora».
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