Le mont Damãvand
Représenté sur les billets de 10’000 riais et des bouteilles d’eau minérale, le mont Damãvand fait partie de la chaîne de l’Alborz, au nord de l’Iran. Escaladé par les Européens dès le XIXe siècle, son sommet est le plus haut d’Iran (5647 m): il est presque toujours couvert d’un chapeau de neige, et souvent orné d’un collier de nuage. Si le temps et la pollution le permettent, on peut le voir depuis Téhéran.
Sa formation géologique est relativement récente, car plusieurs auteurs arabes font mention d’une activité volcanique qui a cessé aujourd’hui. Il fournit beaucoup de minéraux, le meilleur souffre d
’Iran et des eaux minérales utilisées pour les bains et comme boisson.
Le mont Damãvand est surtout riche en légendes, qui témoignent d’une poétique subtile des lieux et, plus profondément, d’une géographie sacrée. Le navire de Noé se serait échoué sur le Damãvand après la décrue. La montagne recèlerait la pierre philo-sophale des alchimistes. Dans le Livre des rois de Ferdowsi, le tyran Zahhãk est vaincu par Fereydun et enchaîné dans une grotte au sommet: toujours vivant selon la tradition populaire, les fumées et les grondements de la montagne seraient son haleine et ses gémissements. Selon un autre récit, lors d’une guerre mythique qui opposait l’Iran au Turãn1, les ennemis décidèrent de faire la paix. Pour déterminer la frontière qui les sépare, ils demandèrent à Arash, le meilleur archer iranien, de tirer une flèche depuis le sommet du Damãvand: le lieu où elle arriverait marquerait la frontière. Arash mourut après avoir transmis toute son énergie à une flèche qui, avec l’aide des dieux, vola de l’aube à midi et donna à l’Iran un vaste territoire.
Plus généralement, c’est l’Alborz qui joue un grand rôle dans la symbolique iranienne. Il est un lieu clé du Livre des rois.
L’oiseau Simorgh 2 possède son nid dans ses hauteurs: il y recueillit et y éleva le futur père du héros Rostam, Zãl, abandonné enfant par ses parents. Le roi Key Kãvus construisit dans les montagnes des palais précieux, où se déroulaient des fêtes et des festins dans un éternel printemps.
Dans la cosmologie mazdéenne, l’Alborz est «la première montagne du monde» (Avestã) et l’origine des autres montagnes de la terre: elle est une frontière de l’univers et un plan intermédiaire entre notre réalité et les dieux. Elle entoure la terre entière et les astres tournent autour d’elle: ses sommets touchent la lumière infinie et elle s’enracine profondément dans le sol. Dans le soufisme, l’Alborz correspond à la montagne Qãf, qui est l’axe cosmique reliant les mondes, et la frontière entre le visible et l’Invisible.
Notes:
1.Turãn = Région d’Asie centrale
2. Simorgh = Oiseau mytique
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.257-258.
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