Confidences avec et sur l’historien Robert Faurisson (9)
En confidence VII
Entretien avec « L’Inconnue » par Robert FAURISSON 28 décembre 2007 (fin)
XXX: Vous voulez donc à nouveau revendiquer votre statut d’historien qui devrait observer une stricte fidélité aux faits avérés. Vous tenez à revenir sur le terrain où vos ennemis vous rétorquent que vous êtes un pseudo-historien et un menteur. Soit ! L’Espagne vient de produire un texte constitutionnel qui consacre votre activité comme celle d’un historien, qui la situe dans le domaine de la science, et qui, comme vous, met la science au fondement d’une société libre et démocratique ; le domaine de la science doit être plus libre encore, dit ce texte, que d’autres domaines d’expression. Apparemment, ces juristes continuent de se fonder sur l’Evangile où il est dit: «La vérité vous rendra libres» (Jean, 8, 32); leur foi dans la valeur libératrice de la connaissance va loin, puisqu’ils ne retiennent pas l’argument qu’une thèse comme la vôtre, qui incrimine un certain nombre d’autorités juives, puisse comporter en soi de danger pour les juifs en général. Non, tout bien considéré, le tribunal constitutionnel espagnol ne croit pas que: «la conduite sanctionnée consistant à diffuser des opinions qui nient le génocide soit en vérité propre à créer une attitude d’hostilité envers le collectif affecté». Il y a là un acte de confiance dans l’humanité et le texte est superbement quichottesque. Nous voilà donc revenus sur le terrain de la création de vérité par les artistes, dont vous êtes. On pourrait vous en féliciter et vous remercier, vous qui avez tant argué, d’avoir été pour votre temps une sorte d’argonaute sans peur et sans reproche; ceux qui n’ont pas la parole vous sauront gré d’avoir ainsi nargué une insupportable police de la pensée que vient, à sa façon, de condamner le Tribunal constitutionnel espagnol.
RF: Il est exact qu’à Madrid, le 7 novembre 2007, le Tribunal constitutionnel a décidé que l’équivalent de notre loi Fabius-Gayssot était contraire à la constitution espagnole. Il l’a fait au moment où allait se décider le sort de Pedro Varela, condamné à cinq ans de prison ferme essentiellement pour publication et diffusion d’œuvres à caractère révisionniste. Sur le moment, cette décision du Tribunal constitutionnel m’a d’autant plus surpris que l’Espagne venait de livrer honteusement à l’Autriche le révisionniste autrichien Gerd Honsik; depuis quinze ans, ce dernier vivait du côté de Malaga en réfugié politique; après son extradition vers l’Autriche, ordonnée par les autorités espagnoles, un tribunal de Vienne vient de le condamner à dix-huit mois de prison ferme. Ma surprise n’a fait que croître à la lecture du long texte où les magistrats espagnols, se livrant à une analyse fouillée du droit à la liberté de recherche, font montre d’une finesse et d’une audace qui ne se rencontrent guère chez les magistrats de bien d’autres pays. Vous avez raison de parler d’« un texte superbement quichottesque». Cervantès n’aurait pas mieux fait. Mais qui sait si, dans un proche avenir, une loi européenne ne permettra pas aux autorités politiques espagnoles de réintroduire dans leur code pénal le délit de révisionnisme? Rappelez-vous la victoire remportée par Ernst Zündel, le 27 août 1992, quand, au terme d’un combat judiciaire de neuf ans, il avait obtenu que la cour suprême du Canada, pays où il résidait, déclarât contraire à sa constitution la loi qui avait permis à des associations juives de le poursuivre, de le persécuter et de le faire condamner à la prison. Décidés à obtenir néanmoins un jour la condamnation de leur bête noire, ces associations ont par la suite mené campagne pour l’instauration au Canada de tribunaux «spéciaux» appelés «tribunaux des commissions des droits de l’homme». Les parlementaires se sont empressés de leur donner satisfaction. A la différence des tribunaux ordinaires, constitués d’un jury et d’un président censé être impartial, ces tribunaux spéciaux ne sont dotés d’aucun jury et leurs juges sont recrutés d’après leur «sensitivity» à ce qu’il est convenu d’entendre par «racisme», «antisémitisme» et «droits de l’homme». Mieux: alors que normalement tout tribunal considère que l’accusé a le droit de faire valoir pour sa défense que ce qu’il a dit ou écrit correspond à une vérité vérifiable, le «tribunal spécial» canadien, après vous avoir fait prêter serment de «dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité», vous notifie qu’en fait la vérité ne l’intéresse guère. Les juges vous le déclarent tout de go: «Ici vérité n’est pas défense» (Here truth is no defence). Le seul point qui importe à ces juges de particulière «sensitivity» est de savoir si, et dans quelle mesure, ce que vous avez dit ou écrit cause, ou peut causer, du tort à « un segment déterminé de la société canadienne». Ces étranges juges sans jury recueillent dans le secret des dépositions de témoins dont les noms ne seront pas révélés et qui ne pourront être interrogés par la défense. Disposant en quelque sorte d’un thermomètre mental, ils se donnent pour tâche d’évaluer le degré de fièvre qu’un écrit révisionniste provoquera chez un lecteur judéo-canadien. Je crains que les organisations juives espagnoles et internationales ne mènent le sabbat pour obtenir le contournement de la décision «quichottesque» du 7 novembre 2007. En France, la répression judiciaire du révisionnisme va s’aggraver encore en 2008 et les juges de Paris et de province vont probablement vous étonner par leur cynisme, notamment dans l’affaire de Georges Theil et dans celle de l’héroïque Vincent Reynouard (jeune père de sept enfants).
A ce que je vois, vous comprenez le sens de mon combat. Souffrez que je vous en fasse la confidence: tout à fait au début, quand j’ai accepté le principe de cet entretien, je n’étais pas sûr d’un tel degré de compréhension de votre part. Par la suite, dans vos questions, qui me sont parvenues au fur et à mesure de mes réponses, j’ai craint d’avoir à me justifier laborieusement: je vous sais gré de m’avoir épargné cette peine. Enfin je vous suis reconnaissant de m’avoir, par des remarques inattendues, ouvert la voie à quelques nouvelles réflexions sur l’exaltante et angoissante aventure intellectuelle qu’est décidément le révisionnisme historique.
XXX: En ce qui me concerne, oui, votre combat me semble avoir toute sa place et je suis déçue qu’en France il ne se soit pas trouvé avant moi plus de gens pour avoir la curiosité de chercher en quoi votre passion pour l’exactitude en histoire est liée à votre passion pour les lettres et en reste dépendante. Je suis beaucoup plus jeune que vous; j’arrive donc après la bataille et vous êtes pour moi une donnée parmi d’autres; vous faites partie du paysage, en quelque sorte. Vous en êtes même, du fait de la persécution, une sorte de centre aveuglant, qui écrase et qui réduit à peu de chose bien des rivaux dans vos domaines d’intérêt; du fait de votre existence, ces rivaux apparaissent comme fades, pleutres, quelconques. Je ne dirais pourtant pas que je vous approuve totalement, car j’estime que vous avez – certes sans le vouloir – retardé l’apparition de penseurs d’origine juive assez courageux pour prendre le taureau par les cornes et accepter ce qu’il y a de sain et d’indispensable dans votre rigueur d’archéologue. Vous avez poussé «les juifs» à s’enfoncer dans leurs vieilles habitudes, à revenir à leur ancienne image, rebutante. Votre insolence a provoqué une telle animosité que vos fils spirituels se sont trouvés bâillonnés, condamnés d’avance si bien que le malentendu n’a fait que croître. Mais laissons cela pour un livre, qui s’intitulerait «Les ironies de l’histoire contemporaine» ou «Les facéties macabres du destin». Espérons que le portrait de vous que nous avons ensemble mis au jour dans cet entretien aidera les honnêtes gens à découvrir une nouvelle lecture de notre époque. J’ai tenté de vous arracher à vos sujets habituels de réflexion, de vous mettre en vacances, de vous ramener au monde des belles-lettres, de la contemplation poétique et de la beauté intemporelle sous toutes ses faces, mais, en fin de compte, vous serez revenu à ce qui, pour vous, est au centre de la maladie mentale de notre temps, et vous vous serez retrouvé dans l’univers du tribunal de l’histoire. Vous poursuivez encore aujourd’hui la course sans fin où vous vous étiez lancé quand, en 1980, vous aviez publié votre Mémoire en défense contre ceux qui m’accusent de falsifier l’histoire. Je me refuse à débattre de vos arguments et à juger de leur valeur. Je constate que vous êtes un roc de conviction et que vous avez édifié au milieu de l’histoire de la pensée française un bloc de marbre; ceux qui vous dénient le droit de vous exprimer, ceux qui vous nient ou vous renient, ceux-là, rien ne les sauvera de l’oubli ou du mépris. Dieu fasse que les lecteurs de notre échange trouvent ici de nouveaux terrains de rencontre et que ne s’aggravent plus les rancoeurs!
RF: En guise de conclusion personnelle, permettez-moi, je vous prie, quelques autres confidences : la première portera sur mon «apostolat» révisionniste, la deuxième sur la contribution du révisionnisme à la libération des peuples opprimés et la troisième sur une déclaration que j’entends faire à mon prochain procès.
C’est en quelque sorte par devoir de conscience que, dans mes travaux, j’accorde la priorité au révisionnisme historique mais, par goût, ma préférence va au révisionnisme littéraire. Réviser l’histoire officielle de la Seconde Guerre mondiale, c’est avoir à se plonger, d’une part, dans les horreurs réelles de la guerre et, d’autre part, dans les abjections qu’une certaine propagande leur a surajoutées.
Tout au contraire, réviser l’étude d’œuvres littéraires, c’est, la plupart du temps, évoluer dans le monde de la beauté, celui, précisément, des belles-lettres. Peut-être le savez-vous, c’est Descartes en personne qui a écrit: «La poésie a des délicatesses et des douceurs très ravissantes». La phrase se lit dans son Discours de la méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences. Me pliant à la discipline enseignée par Descartes («Je réputais pour faux tout ce qui n’était que vraisemblable»), j’ai cherché à être exact dans la science historique. Auparavant, j’avais voulu être exact dans l’étude d’œuvres littéraires et en particulier dans l’analyse de textes poétiques, à telle enseigne, d’ailleurs, que j’avais mis en chantier un ouvrage intitulé Poésie et précision. Le sort a voulu que je «m’opère vivant de la poésie». Ce n’est pas là le seul sacrifice que j’aie dû consentir à la cause du révisionnisme historique, une cause que j’ai embrassée, vous l’aurez compris, à mon corps défendant.
La déréliction du peuple palestinien est un crève-cœur. Surtout depuis 1948, la création, par la violence guerrière, de l’Etat sioniste témoigne d’un esprit de domination coloniale qui est d’un autre temps. Dans le monde occidental, nos télévisions, au lieu d’évoquer «l’Holocauste», devraient chaque jour nous rappeler qu’il existe en terre de Palestine un vaste camp, celui de Gaza, où se concentrent les derniers résistants à l’oppression; il y existe également des «colonies» où s’installent des voleurs de terres, un apartheid plus humiliant que celui de l’Afrique du Sud, un mur bien plus monstrueux que celui de Berlin, des dizaines de milliers de prisonniers et des millions de Palestiniens traités, sur leur propre terre, en sous-hommes; et je ne parle pas des millions de Palestiniens qui ont dû s’exiler à travers le monde et auxquels le colonisateur refuse le droit au retour. Bardée d’armes nucléaires, militarisée comme aucune autre communauté au monde, méprisant souverainement les décisions de l’ONU, inondée d’argent qu’elle extorque aux grandes puissances, l’entité sioniste exerce sa tyrannie au moyen (…) de «l’Holocauste». Et l’on attendrait de moi que je détourne mon regard de ce crime permanent et de cette imposture? Il n’en est pas question. Je garde présente à l’esprit la constatation faite en 1979 par l’universitaire australien W. D. Rubinstein: «Si l’Holocauste venait à apparaître comme une imposture, l’arme n°1 de l’arsenal de la propagande d’Israël disparaîtrait.» Mon révisionnisme est la seule contribution que je puisse apporter à ce peuple en détresse. (Pour ne rien vous cacher, j’ai aussi cherché à venir en aide aux Palestiniens par d’autres moyens, y compris les plus dérisoires. Je ne citerai qu’un exemple: j’ai versé mon obole, relativement importante au vu de mes propres ressources, à une association appelée «Les amis de Jayyous» et dirigée par un couple de Français désireux de venir en aide à un village palestinien de ce nom. Peine perdue: l’argent m’a été retourné; ces Français-là ne voulaient rien me devoir).
La prochaine fois que je me trouverai devant un tribunal, je me fendrai d’une déclaration dont je tiens à vous donner la primeur, en substance. C’est par la grâce de Jacques Chirac que je passerai, une fois de plus, à la XVII e chambre. «Supermenteur» (c’est le sobriquet dont l’avait affublé une émission satirique) avait, en décembre 2006, demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire au sujet de ma participation à la conférence de Téhéran. (…) Il lui fallait un certain aplomb pour faire grief à un citoyen britannique et français d’avoir tenu, en anglais, dans un pays étranger, l’Iran, des propos qui, pour commencer, n’enfreignaient aucune loi de ce pays. Il ne serait pas venu à l’esprit des autorités britanniques de me poursuivre en justice pour un tel motif, mais apparemment la République française est prête à régenter le monde entier. A mon procès, je n’aurai malheureusement plus l’assistance de mon fidèle avocat, Eric Delcroix, qui vient de prendre sa retraite. Ni lui, ni moi nous ne lui trouvons de successeur. Les chers confrères veulent bien à la rigueur me défendre mais à la condition que je ne défie (ou ne nargue?) aucune autorité du lobby. Je n’irai pas demander au très prochain bâtonnier de me désigner un avocat d’office: ainsi que je vous l’ai dit, il porte le beau nom de Christian Charrière-Bournazel mais – j’ai omis de vous le préciser jusqu’à présent – il ne manque aucune occasion de clamer que mes écrits ne sont que de l’ordure, de la boue, ajoutant que, lorsqu’il lui faut plaider contre moi, il se tient pour «un éboueur sacré» (sic).
A mes juges, je dirai que, dans le prétoire, ils sont tout et que je ne suis rien et que, d’évidence, lorsque le prévenu est un révisionniste, il n’y a plus ni foi, ni droit, ni loi. L’expérience, en effet, m’a appris que, lorsque je suis l’objet d’une agression physique, fût-elle particulièrement grave, la police judiciaire ne trouve jamais les agresseurs et que, si je suis la victime d’une indéniable diffamation, les tribunaux prononceront à tout coup que j’ai été diffamé … mais «de bonne foi» (pour le dernier exemple en date d’une telle diffamation, voyez le cas de Robert Badinter). Je sais que si, à l’occasion, des magistrats déclarent que mon travail est exceptionnellement sérieux, ils en concluront néanmoins … que j’en suis d’autant plus dangereux. Je sais que les témoins de la partie adverse peuvent proférer sous serment les plus éhontés mensonges jusque sur le compte de ma carrière universitaire et qu’ils ne seront jamais poursuivis et condamnés pour faux témoignage. Mais j’ai la conviction que mes recherches historiques honorent mes deux patries : la Grande-Bretagne, qui me laisse m’exprimer, et la France, qui s’acharne à vouloir me bâillonner. Enfin, d’une manière plus générale, l’ensemble des auteurs révisionnistes a honoré la science historique et continuera de l’honorer. En revanche, les magistrats qui croient devoir châtier les révisionnistes pour leurs travaux et leurs découvertes se déshonorent et se condamnent eux-mêmes.
Le profane s’imagine volontiers que le magistrat est contraint d’appliquer la loi. C’est inexact. De toute loi, le magistrat peut, à volonté, décréter qu’elle ne peut pas s’appliquer en la circonstance, par exemple pour tel motif de fond ou de forme invoqué par la défense. S’il estime qu’elle s’applique, il peut en faire une application extensive ou restrictive. En dernier recours, il pourra prononcer une condamnation qui, dans les faits, sera proche de la relaxe. En France, le cas s’en est déjà trouvé et des magistrats ont su ainsi marquer leur désaccord avec la répression légale du révisionnisme. Et puis, Eric Delcroix en a souvent fait la remarque, un juge peut aujourd’hui refuser d’appliquer une loi; depuis le Nouveau Code pénal de 1993, ce juge-là n’est plus passible du crime de forfaiture.
Sources:
Plumenclume.net
Theses.enc.sorbonne.fr/document115.html
Fr.wikipedia.org
Mescladis.com
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