Les Proto-Elamites
(v. ~3100 ~2700)
La dynastie élamite n’est pas iranienne et son origine est obscure. C’est pourtant avec elle que l’on fait débuter l’histoire culturelle de l’Iran, car on lui doit la fondation de la première civilisation urbaine et historique.
En Elam, des montagnards nomades, venus du Fãrs vers ~3000, se sédentarisent dans la Susian. Après la disparition de la domination d’Uruk sur l’Elam, ils s’emparent de Suse et fondent Anshãn, une ville située près de Shirãz et redécouverte seulement en 1971. Relativement peu inspirés par la Mésopotamie, les Proto-Elamites créent un art à l’esthétique dite archaïque, dans laquelle les figures humaines sont rares et où prédominent des représentations stylisées d’animaux.
Au début du ~IIIe mil., leur langue était écrite dans un système pictographique que l’on n’a pas encore déchiffré, et qui, dès le -XVIe s., empruntera les caractères cunéiformes de l’écriture akkadienne de Mésopotamie.
Le développement des voies commerciales met en relation l’Elam avec des civilisations lointaines, situées à l’est de l’Iran et que des historiens modernes appellent «trans-élamites1». Ce commerce de pierres et de métaux constitue un vaste réseau d’échanges «inter-iraniens»: dès le ~IIIe mil., il s’épanouit de la Mésopotamie à la vallée de l’Indus et ne s’éteindra qu’au ~XVIIe s. Les populations recommencent à nomadiser vers ~2800 et abandonnent Suse.
C’est la fin d’une période «proto-élamite», dont le développement urbain, religieux et social préfigure celui de la civilisation quelques siècles plus tard.
Notes:
1. Trans-élamite: expression de Pierre Amiet pour désigner les civilisations du ~IIIe mil. au ~XVIIe s. situées en dehors de l’Elam (au Kermãn, au Sistãn, etc.), mais rattachées culturellement à l’Elam grâce au commerce.
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.36-37