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  • 22/11/2008
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Crise financière (15): un système financier performant, efficace et juste

Par la Rédaction

marché boursier nyse

   Après avoir passé en revue différents aspects de la crise financière actuelle, nous pouvons désormais nous poser une question essentielle. A quoi ressemblerait un système financier performant, efficace et juste? En période de crise de confiance capitaliste, l’on pourrait, à juste titre, se tourner vers un système alternatif qui éviterait les déboires du capitalisme libéral durement vécus aujourd’hui par nos compatriotes.

Cependant, il serait bien hâtif d’adopter une alternative sans évaluer par avance sa pertinence par rapport à ce que l’on attend d’un système financier.

   Nous pouvons assigner à un système financier les objectifs suivants: organisation du système monétaire d’une économie incluant la mise en place d’une unité de compte, d’échange et de réserve; mise en place d’un système d’allocation efficace des capitaux; préservation du patrimoine financier et non financier, biens meubles et immeubles des administrés. Or, ne serait-ce que pour envisager la réalisation effective de ces objectifs, il convient d’appréhender le cadre dans lequel on évolue. L’on voit bien que l’on ne peut guère envisager un système financier sans, en même temps, prendre conscience de notre environnement effectif et du projet de société que nous portons en nous.

abolition de la lutte des classes

   On a souvent reproché à la financiarisation des économies le primat qu’elle accorde aux marchés de l’argent sur toute autre considération. C’est ce qui permet à des capitalistes forcenés de s’ériger en faux et de donner dans l’opposition contre le capitalisme financier, au nom de la valeur "production", dans une impresionnante ironie de l’histoire. La "lutte des classes" n’oppose plus travailleurs-ouvriers et industriels, mais industriels et rentiers.

La catégorisation en classe sociale reposait autrefois sur la distinction travail/capital, prolétaire/propriétaire, ouvrier/capitaliste.

   Aujourd’hui, d’autres antagonismes sont venus se greffer et défient la catégorisation issue des révolutions industrielles. Les pôles de contradiction concernent travail/rente, local/mondial, rigide/fléxible, production/spéculation, capital/dette. Or ces nouvelles grilles de lecture sociales sont transversales des classes sociales traditionnelles et les dépassent en quelque sorte. Par exemple, un ouvrier pourra aussi être rentier à travers un portefeuille boursier, propriétaire à travers l’accès à la propriété d’un pavillon, endetté à travers le prêt à la consommation, spéculateur  par procuration à travers les investisseurs institutionnels et le fond de pension destiné à payer sa retraite. L’Etat lui-même n’est pas exempt de ces catégorisations. On a là l’explication du désaveu général subi par les partis politiques traditionnels, tels les partis communiste et socialiste, qui n’ont jamais su traduire dans leur programme politique, les changements vécus par leur base électorale.

néo-libéralisme ou la  fin de la synthèse marxistenéo-libéralisme ou la  fin de la synthèse marxiste

   De fait, on voit bien que tout système financier est à la fois porté par une réalité sociale, et parallèlement porte avec lui un projet de société en genèse. Nous l’avons dit, le principal problème du capitalisme financiarisé du modèle néolibéral est qu’il a été incapable de trouver un projet de société en cohérence avec le système financier qu’il promouvait. D’où la crise actuelle…L’analyse marxiste pose une double équation opposant travail/capital productif puis capital productif/capital financier, déterminant la distribution de la valeur (le facteur travail) grâce aux variations des variables salaires réels et nominaux, taux d’intérêt et taux de profit, en tenant compte du caractère endogène du taux de crédit (dépendant du marché du crédit) et exogène (dépendant de la banque centrale).

Mais l’opiniatreté marxiste à opposer la classe ouvrière, source véritable, selon cette école économique, de toute création de valeur à la classe capitaliste, enferme définitivement le marxisme dans une de ces contradictions hégéliennes de l’histoire, dont la synthèse se fait attendre.

   Si l’on peut difficilement conclure de la chute de l’union soviétique le caractère fallacieux de la plupart des thèses marxistes, on ne peut cependant nier certains constats: la prétention marxiste à voir s’édifier une société "idéale", sans propriété privée et sans Etat, est complètement utopique.

y a-t-il un modèle islamique?

   C’est ici que l’analyse islamique intervient pour proposer une synthèse, issue non pas d’une thèse et d’une antithèse, mais d’une situation contenant intrinséquement les problématiques économiques essentielles. Le système financier islamique sera d’autant plus complet que ses éléments auront été efficacement organisés.

Il n’y a donc en théorie, aucune contradiction entre les membres du système, mais une cohérence à trouver et c’est précisément, à notre avis, ce qui manque aujourd’hui au système actuel.

   Or cette cohérence, il faut bien le dire, a un prix, qui prend la forme d’interdictions d’activités diverses et de coût d’agence supplémentaire, d’où l’idée assez répandue que le système financier islamique est moins profitable à court terme car plus coûteux. Mais quelle valeur donner à cet argument, qui porte sur des décimales de point de croissance, après les catastrophes financières dont le système capitaliste a le secret?   

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