La valeur du Do’ã’
Le Do’ã’ est un moyen d’obtenir de Dieu qu’II exauce et satisfasse nos besoins au sens le plus large du terme. C’est donc un facteur susceptible d’influer même sur notre sort et de modifier notre destinée. La raison en est que, plus les croyants s’approchent de Dieu, plus ils méritent Sa Bonté et Sa Miséricorde. Or, le Do’ã’ c’est ce qui rapproche le plus l’homme de son Seigneur.
Certes, Dieu est toujours "plus proche de l’homme que la veine de son cou" mais l’homme se laisse souvent distraire de Dieu et perd ainsi l’avantage de cette proximité. Pour pallier à cette distraction, la Charî’ah a pris un soin particulier du Do’ã’ et elle a désigné pour les différents moments et circonstances de la vie du croyant des Do’ã’ spéciaux, afin que ce dernier reste plus souvent en contact conscient avec Dieu. Ainsi, il y a un Do’ã’ pour chaque jour du mois, d’autres encore pour chacun des besoins de l’homme dans ce monde et dans l’Autre monde.
Tout en encourageant le croyant à L’invoquer par "crainte révérencielle" ou pour les besoins personnels, Dieu lui demande de L’invoquer aussi par pur esprit religieux et d’une façon désintéressée. II désigne du doigt ceux qui se contentent de L’implorer lorsqu’ils se trouvent dans l’adversité, mais qui L’oublient, dès qu’II les en sort:
"Quand un malheur atteint un homme, il invoque son Seigneur, il revient reprenant vers Lui. Quand ensuite, Dieu lui accorde un bienfait, il oublie le mal dont il avait auparavant demandé d’être délivré..."
(Coran XXXIX, 8)
Partant de là, la Sunna du Prophète et les Hadith des Imams d’Ahl-ul-Bayt ont appelé les Musulmans à invoquer Dieu non seulement pour eux-mêmes, mais également en faveur de leurs frères de religion, afin qu’ils obtiennent de Lui plus qu’ils n’en obtiennent lorsqu’ils L’invoquent uniquement pour eux-mêmes. Ce faisant, I’Islam cherche à faire naître chez le Musulman un sentiment fraternel intime qui le conduit à ressentir devant Dieu et intimement les besoins de ses frères avant de penser à ses propres besoins. En témoigne cette parole de I’Imam Zayn Al-Abidin:
"Lorsque les Anges entendent le croyant prier intimement pour son frère ou qu’il lui souhaite du bien, ils disent: "Quel bon frère tu es pour ton frère! Tu lui souhaites le bien (en invoquant
Dieu), alors qu’il est absent et tu l’évoques en bien!
Dieu te donnera le double de ce que tu as demandé pour ton frère et le bien qu’II dira de toi sera le double du bien que tu as dit de lui. Tu lui auras rendu en outre une faveur qu’il te devra...".
Cette façon de prier pendant le Do’ã’, pour autrui peut permettre au Croyant de transcender son ego et d’atteindre à un altruisme absolu qui le conduit à s’occuper des autres plus qu'il ne s’occupe de lui-même. L’exemple le plus touchant fut celui de Fatima Al-Zahrã dont son fils, l’Imam Al-Hassan Ibn Ali a dit: << Elle passait la nuit à adorer Dieu et à prier pour les croyants et les Croyantes, sans prier pour elle-même. Lorsque je lui ai demandé "pourquoi ne pries-tu pour toi-même?”, elle m’a répondu: "Le prochain (le voisin) avant soi-même" >>.
Pourquoi Dieu demande-t-Il au croyant de prier pour ses frères, alors qu’Il peut tout naturellement venir de Lui-même à l'aide de ces derniers, sans l’intervention de la prière d’un serviteur? Sans doute, l’Islam vise-t-il, par ce moyen, à développer chez le Musulman le sens des valeurs, un sens des valeurs plus fort et plus profond, lorsqu’il naît de l’intérieur de l’homme que lorsqu’il est inculqué par les prédications, donc difficilement assimilable, parce que venant de l’extérieur.
Source: www.bostani.com