Tennis - Coupe Davis - Le doublé impossible ?
La Coupe Davis à peine gagnée, l’équipe des Etats-Unis pense déjà à la prochaine édition et à la possibilité de conserver un Saladier d’argent qui lui échappait depuis douze longues années. Lucide, le capitaine Patrick Mcen a estimé après la victoire face à la Russie (4-1), ce week-end à Portland, qu’il serait «difficile, mais pas impossible» d’inscrire une deuxième fois de rang les Etats-Unis au palmarès de l’épreuve.
Une performance qu’aucune nation n’a plus réussie depuis la Suède en 1998. Avant les Scandinaves, la RFA avait été la dernière à réaliser cet exploit, en 1989.
Garder son titre est donc une rareté, mais une rareté somme toute récente dans l’histoire plus que centenaire de la Coupe Davis. Entre 1937 et 1973, Australiens et Américains se partageaient le trophée avec des longues périodes de suprématie ininterrompue.
Puis progressivement, des nations telles la Suède, l’Allemagne et, plus tard, la France ont émergé. Les années 2000 ont apporté de plus en plus de nouveaux talents, venus de pays de plus en plus ambitieux. «Dans le passé, il y avait quatre ou cinq bonnes équipes, explique Patrick Mcenroe. Aujourd’hui, il y en a beaucoup plus. Des nations comme la Croatie, la Slovaquie, le Chili ou la République Tchèque peuvent battre tout le monde, surtout chez elles. Je pense qu’il n’a jamais été aussi difficile de gagner la Coupe Davis.»
Autant dire que la tâche des Américains s’annonce des plus ardues. Pour arriver en finale, ils devront aller gagner en Autriche, puis éventuellement recevoir la France, avant de voyager probablement sur les terres de l’Allemagne ou de l’Espagne.
Or le choix des surfaces incombe au pays qui reçoit, un élément primordial qui a beaucoup compté dans la victoire des Etats-Unis ce week-end en indoor.
«Avec le recul, j’aurais fait exactement la même chose, aligné les mêmes joueurs. Sur ce type de surface (rapide), les Américains ont joué comme on pouvait s’y attendre», a reconnu Chamil Tarpischev, le capitaine russe.
«Ça va être difficile de gagner deux matches de simple en Espagne ou en Argentine, prévient Bob Bryan, qui forme avec son frère jumeau l’équipe de double des Etats-Unis. Ils ont des joueurs incroyables, des monstres. Si nous tombons sur l’une de ces équipes, nous devons nous attendre à souffrir.» Pour autant, la victoire de ce week-end à Portland, la première depuis 1995, semble avoir donné un moral tout neuf aux Américains.
«Si on doit aller jouer l’Espagne sur terre battue, on sera plus confiant que par le passé après l’année qu’on a vécue, assure James Blake. Savoir qu’on a battu la République Tchèque sur terre battue au premier tour cette année, savoir qu’on est tenants du tire nous aidera.»
Source: www.Lequipe.fr