Roudaki de Samarkand
Premier grand poète de la littérature persane
par D.Mohammad Ziar
(D’après le dictionnaire encyclopédique Dehkhoda)
Djafar ibn Mohammad ibn Hakim ibn Abdol-Rahman ibn Adam connu sous le nom de Roudaki est né vers le milieu du IIIe siècle de l'hégire à Pandj-Rou-dak village situé près de Samarkand (Ouzbékistan actuel).
D'après les données biographiques relevées dans ses poèmes il aurait quitté son village natal dès son adolescence pour aller à Boukhara faire des études dans les divers domaines.
Mohammad Oufi biographe et historien de la littérature persane parle de l'intelligence hors de commun de Roudaki en ces termes:
Il était tellement intelligent et perspicace qu'à l'âge de huit ans il savait déjà lire par coeur le Coran en entier. Doué d'une belle voix, il récitait le Coran, composait des poèmes, chantait et jouait du luth. Toutes ces qualités ont fait de lui le favori des émirs des vizirs et des rois d'où ses titres honorifiques de prince des poètes et Adam.
Selon ces derniers il est absolument incroyable et partant impossible qu'un aveugle arrive à faire de pareilles descriptions ; ou bien ces poèmes lui sont faussement attribués ou bien il n'était pas du tout aveugle-né.
U ne fois installé à Bokhara il devient tour à tour panégyriste d'Ahmad ibn Ismaïl, de l'émir Nasr de la dynastie samanide, de Mâkan ben Kaki et d'AbolfazI Bal'âmi. Ce dernier grand mécène et ministre des Sâmanides d'ailleurs, l'aurait encouragé à composer Le livre de Sand-bad (Sandbadnameh) et mettre en vers le Kalila et Démna, recueil de contes animaliers qui sera au XVIIe siècle une des sources d'inspiration pour La Fontaine le plus grand fabuliste de la littérature française.
Malheureusement de ces contes mis en vers par Roudaki il ne nous est parvenu que quelques fragments.A en croire certains critiques et biographes, Roudaki est l'auteur de plus de cent mille vers ; d'aucuns sont même allés jusqu'à lui en attribuer plus d'un million.
Source:
Revue Le Pont, N 1,Automne 2006