La naissance de l'esthétique
À partir du XVIIIe siècle, l'art tend à devenir l'ensemble des activités humaines consacrées à la production du beau, l'ensemble des représentations qui expriment la beauté de la nature, la beauté des personnages, mais révélant aussi la part de la transcendance de chacune de ces représentation de la réalité. C’est en effet à partir du milieu du XVIIIe siècle (Esthétique d’Alexandre Baumgarten, 1750) que se dessine une science autonome de l'art, qui va plus loin que le foisonnement de la représentation, encourageant une réflexion sur le beau et sur la valeur des représentations artistiques.
Cette science de l'esthétique,qui est une des disciplines de la philosophie, atteint sa pleine apogée chez les philosophes de l’esprit des lumières et dans les révolutions phénoménologiques de Kant puis de Hegel.
• Kant estime qu'une œuvre d'art doit fournir un objet sensible, qu'il soit lui-même beau ou laid importe peu au final : « la beauté artistique est la belle représentation d'une chose et non la représentation d'une belle chose ». Cette représentation est selon lui le résultat du libre jeu de nos facultés.
• Hegel, quant à lui, estime que le but de l'art est de rendre accessible à l'intuition l'esprit universel. Il s'agit de prendre conscience du développement de l'idée universelle et de lui donner une réalité en la retranscrivant sous forme d'œuvre d'art. La contemplation de l'œuvre, et donc de l'incarnation de l'esprit absolu, s'offre ainsi à l'intuition sensible de l'homme.
Proche de Hegel sur certains points, le romantisme ne voit plus la représentation de la beauté seulement comme une empreinte ; ce courant fonde ce qui deviendra une interprétation subjective de l’art, interprétation confrontée à toutes les strates de la société.Pour Friedrich Nietzsche, « l'art doit avant tout embellir la vie ».