La timidité
09/08/2007
Oser prendre la parole en public
Que ce soit lors d'une soirée entre les amis, d'une réunion de travail ou d'une simple rencontre, il n'est jamais facile de prendre la parole quand on est paralysé par la timidité.
Comment réussir à dépasser sa peur et son trac quand il s'agit de prendre la parole ?
En ne cherchant surtout pas à les masquer. Mieux vaut d'emblée parler de sa timidité, de son appréhension à s'exprimer devant autrui. Sans en faire le thème principal de son intervention, il est préférable de souligner tout de suite son point faible. Cela évite à la personne timide de consacrer toute son énergie à chercher et à cacher son handicap, et ne pas se concentrer sur ce qu'il ou elle a envie ou besoin d'exprimer.
Mais il n'est pas forcément facile de combattre son trac lorsque l'on est en train de parler à plusieurs personnes ?
Ce n'est pas facile, certes, mais quand on doit s'exprimer devant un groupe, lors d'une réunion de travail par exemple, il ne faut pas chercher à séduire tout l'auditoire. Le timide recherche généralement l'approbation de tout le monde et c'est une quête impossible à satisfaire. Il y en aura toujours un pour se montrer sceptique ou en désaccord. Malheureusement, un orateur peu sûr de lui va s'attacher à cette seule réaction, plutôt que de s'appuyer sur les encouragements des autres personnes. Car les grands timides sont très souvent de grands perfectionnistes. Or, il faut se donner le droit à l'erreur.
Comment calmer son angoisse une fois que l'on a terminé de parler et que l'on attend les réactions ?
Dans une prestation de prise de parole, notamment dans un cadre professionnel, on montre à voir ce que l'on fait et non pas ce que l'on est. En d'autres termes, cela signifie : « Vous pouvez critiquer ce que je fais mais pas ce que je suis. »
Le comportement n'est pas la personnalité, surtout au bureau. On peut recevoir les critiques sur son travail, mais pas les jugements de valeur sur soi.Mais pour ne pas se laisser perturber, il faut également apprendre à recevoir les critiques. En écoutant et en faisant la différence entre les critiques constructives et les remarques blessantes, ou empreintes d'une volonté de nuire. Apprenez à oublier ces dernières pour vous concentrer sur les critiques constructives qui vous permettront, elles, de progresser.
Comment oser s'exprimer et communiquer quand on s'estime si peu ?
Plus qu'un manque de confiance en soi, certains souffrent parfois d’anxiété sociale, dont le principal symptôme consiste à redouter à l’extrême le jugement d’autrui. Les problèmes d’estime de soi lui sont souvent associés, entraînant une peur de ne pas être à la hauteur.
Par exemple lors des échanges, peur de dire des choses erronées ou banales ou déjà dite. Mais attention, si l'on écoute bien les conversations autour de nous, on s'aperçoit que personne ne peut dire que des choses drôles, originales, profondes, nouvelles, etc… Il est normal que nos propos soient parfois simples, banals…
Mais quand les émotions d’anxiété et de honte sont fortes, mieux vaut prendre contact avec un thérapeute comportementaliste.
Pourquoi cette peur terrible de décevoir les autres et donc de ne pas être aimé(e) ?
La peur de décevoir empêche de profiter des preuves d’affection de l'entourage. Il va donc falloir apprendre à décevoir ! Nous sommes parfois amenés en psychothérapie à demander à nos patients de décevoir volontairement (en ne préparant pas un exposé, en oubliant un rendez-vous, en faisant semblant de ne rien comprendre à des explications…). Tout simplement pour leur montrer, pour qu’ils réalisent par eux-mêmes, que la relation peut survivre à la plupart des petites déceptions que l’on peut infliger à nos proches. Sinon, le doute flottera toujours : on ne m’aime que parce que je ne déçois pas. C’est donc dû à mes efforts plus qu’à ma personne . Et ce n’est pas idéal pour l’estime de soi.
Comment vaincre sa timidité et se sentir à l'aise avec les autres ?
La timidité n’est pas une maladie, mais elle peut s’avérer un handicap plus douloureux que les non-timides ne le croient. Le timide a intérêt à pratiquer un “régime social”. C’est-à-dire, participer le plus possible à des activités partagées (sports, loisirs, réunions, bénévolat…). Et accepter au début que cela soit un peu stressant, difficile.
Comment exprimer ses sentiments quand on ne s'aime pas ?
Est-ce la peur de l'échec, la crainte de décevoir l'autre ? Il existe en tous les cas des solutions ! Accepter les compliments par exemple est un très bon exercice qui va bien au delà de son apparence superficielle. Entre le mais non pas du tout et le ce que vous dites me fait très plaisir, il y a deux regards radicalement différents sur soi. Cela se travaille en affirmation de soi. De même, exprimer vos sentiments vous permettra de découvrir qu'ils sont tout à fait acceptables et utiles. Là aussi, cela peut se travailler en thérapie.
• Selon Christophe André et Patrick Légeron (La peur des autres, édts Odile Jacob), toute situation sociale est perçue comme évaluative. « Pour un anxieux social, être exposé au regard, au jugement de l'autre c'est passer un examen devant un jury forcément menaçant. S'il redoute tant l'épreuve c'est par crainte de ne pas mériter l'estime des autres. Pour lui, tous les auditeurs sont des contradicteurs, des poseurs de questions pièges, des ennemis. D'où une hyper vigilance à l'égard d'autrui. »
• Selon le psychiatre Frédéric Fanget (Affirmez-vous, édts Odile Jacob), les personnes qui n'osent pas s'exprimer vivent dans une totale soumission à l'opinion des autres : « Je dois être apprécié par tout le monde, si je déplais à une seule personne c'est que je suis nul ! » telle est l'impossible mission qu'ils se donnent. Leur niveau d'exigence personnel est si élevé, les critères à atteindre pour pouvoir s'estimer performant sont si hauts qu'ils craignent davantage leur propre jugement que celui des autres. Alors que tout le monde se satisfait de dire (parfois) des banalités, les anxieux sociaux pensent qu'il faut toujours avoir des choses intéressantes et passionnantes à dire.
A ces difficultés, s'ajoute l'impression d'être transparent. Toute personne traqueuse s'imagine que les autres voient clairement son hyperémotivité et ses faiblesses. Le mécanisme ressemble à s'y méprendre à un cercle vicieux : anticipation négative, focalisation sur soi, ratage, honte, renforcement de la phobie sociale. Manifestement, vos accès de trac vous gêne puisque vous envisagez une prise en charge psychothérapeutique. Les thérapies cognitives et comportementales vous aideront à modifier votre vision angoissante du monde et à arrêter de confondre votre perception et la réalité observée. Certains psychiatres prescrivent des bêtabloquants en complément de la psychothérapie. La Programmation Neurolinguistique et les techniques de visualisation positive sont également une bonne indication.
Si vous vous sentez angoissé, la relaxation, le yoga, le travail sur le souffle et la respiration vous aidera à garder votre calme face à vos interlocuteurs. Et naturellement, toutes les activités qui vous mettront sous le feu des projecteurs vous aideront à vaincre vos inhibitions et à surmonter le trac .On ne naît pas timide ou complexé, on le devient.
C’est dans notre enfance que se consolide, ou non, notre confiance face à la vie. L’attitude de nos parents est bien sûr déterminante. En bien ou en mal.
Je n’ose pas m’affirmer , je ne sais pas dire non , j’ai peur du jugement des autres , je suis timide , je perds mes moyens quand je dois parler en public , quand je suis amoureux, j’ai le sentiment de ne pas mériter d’être aimé en retour , j’ai l’impression d’être sans valeur … Autant de façons de faire entendre que l’on n’a pas confiance en soi.
En fait, l’expression “manque de confiance en soi” est un fourre qui, sur le plan théorique, ne signifie rien, explique Gérard Louvain, psychothérapeute. En l’utilisant, le patient révèle que quelque chose ne va pas dans ses relations à lui-même ou aux autres, à l’amour ou au travail : ça ne marche pas, “parce que” je n’ai pas confiance en moi. En outre, on peut être très à l’aise dans le domaine professionnel et pas du tout dans sa vie affective. Etre performant pour lancer un projet et totalement inhibé à l’idée de négocier une augmentation de salaire. D’où la nécessité d’inviter la personne à décrire “comment ça cloche” pour elle, afin de comprendre l’origine du problème.
Le constat je n’ai pas confiance en moi est toujours le produit d’une histoire singulière. On ne naît pas timide ou complexé, on le devient. Toutefois, on repère un point commun : c’est à partir des péripéties de la relation aux parents qu’ont surgi les éléments ayant donné lieu à ce manque de confiance en soi. Plusieurs types d’attitudes parentales, conscientes ou pas, sont en cause, même si les parents ne sont jamais entièrement responsables des névroses de leurs enfants. C’est parce qu’on les aime, qu’on les admire, qu’on les sacralise, qu’ils influent de la sorte sur notre destin.
Le rôle des relations entre les parents et les enfants dans l’apparition du manque de confiance en soi n’est donc plus à démontrer. Toutefois, si une enfance peu propice à l’épanouissement est un handicap, elle est rarement une infirmité définitive. Il reste toujours possible, à l’âge adulte, de reprendre en main les cartes de son destin.
Source : www.al-imane.fr