un tiers des victimes de l'attentat de Nice étaient musulmans
Trente musulmans ont été fauchés par le camion de Mohamed Lahouaiej-Bouhlel lors de l'attentat terroriste qui a coûté la vie à 84 personnes sur la promenade des Anglais. Un chiffre basé sur le rite funéraire demandé par les familles, confirme une source au sein de la municipalité.
Les musulmans ont payé un lourd tribut lors de l'attentat de Nice, revendiqué par l'État islamique et perpétré par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, un Tunisien qui se serait radicalisé très rapidement. Le journal La Croix évoque le chiffre de trente victimes, un chiffre confirmé par une source municipale qui précise qu'il est basé sur le rite funéraire demandé par les familles. Otmane Aïssaoui, le recteur de la Grande Mosquée de la ville, évoque de son côté «entre 20 et 30 victimes musulmanes». «Parmi les 84 personnes tombées sur la promenade, il y avait des Niçois, des touristes de toute nationalités et des gens de toute confession», rappelle le président de l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes. Parmi elles «des Français, des Tunisiens, des Marocains, des Algériens, des Tchétchènes», précise-t-il. Selon Hamed Ben Brahim, consul général de Tunisie à Nice, quatre Tunisiens ont perdu la vie, et trois ont été blessés. Leurs corps seront rapatriés en Tunisie, une fois accomplis les rites funéraires. Le ministre algérien des Affaires étrangères a lui annoncé que cinq Algériens au moins ont trouvé la mort, dont Laurence Tavet, épouse de Sahraoui Kamel et son petit-fils Yanis, sept ans, qui seront tous deux enterrés en Algérie. Selon le consulat du Maroc, quatre Marocains, deux femmes, un homme et un enfant de 13 ans ont été tués, une autre (la jumelle du garçon tué) est blessée. Parmi elles, Fatima Charrihi première victime du camion, mère marocaine de sept enfants. «C'est pas des musulmans (les responsables de cette attaque, ndlr), car la première personne qu'ils ont fauchée était une musulmane» s'est lamentée sa fille interrogée par France 3.
Évoquant les fractures qui divisent une ville où la communauté musulmane est très nombreuse, Otmane Aïssaoui appelle «au calme, à la retenue, à la cohésion sociale» pour «honorer la mémoire des morts et rester fidèle au sang qui a coulé». «Je crains la montée de la haine, les politiciens qui vont faire l'amalgame de tous les dossiers», confie-t-il au Figaro. «Chacun dans notre pays porte une responsabilité, les politiques, les médias, les associations, les imams, tout le monde doit se remettre en question», affirme le responsable religieux. Avec d'autres imams, il a pris l'initiative de lancer à la rentrée des «assises de réflexion et d'action», pour réfléchir à la radicalisation. «On veut à notre échelle, se mettre autour d'une table, pour faire un bilan et établir concrètement où est la faille, qu'est-ce qu'on a raté». Ce mardi, il célébrera dans la Grande Mosquée la prière pour une famille tunisienne, un petit enfant et sa mère, tués sur la promenade des Anglais.
source: http://www.iqna.ir