Eléments d’analyse des attentats de Paris du 13 novembre 2015 (4)
Hypothèse 7: passage d’un gouvernement classique à un gouvernement émotif
Le système de gouvernement classique s’appuie sur des valeurs et une logique défendable. Aussi le gouvernement classique développera-t-il une argumentation politique basée sur des principes comme:
- La légitimité politique
- Le maintien de la paix et du bien-être national et universel
- L’amélioration de la prospérité générale
- Le principe de préférence pour le gouvernant le plus compétent
- Le principe de décision à long-terme
- Le principe de sagesse et de prise en compte de la nature humaine
- Le principe d’acceptation des qualités immuables de la Création, au niveau individuel et social
Nous avons vu qu’en raison du système financier usuraire, le système officiel de comptabilité de la richesse ne correspond plus au système de production de la richesse effectivement produite, ni au patrimoine effectivement détenu. Or, la tentative de prise de pouvoir de la ploutocratie d’une élite capitaliste mondialisée ne bénéficie d’aucune légitimité et souffre d’une impopularité intrinsèque. Un tel système est failli par l’injustice et l’incohérence sur lesquels il se fonde.
Le dilemme de cette hyperclasse est de pouvoir justifier durablement le «casse du siècle», à travers par exemple le droit de seigneuriage du dollar américain. Aussi pareil système politique ne pourra-t-il jamais sortir vainqueur d’un débat logique dans un cadre parlementaire démocratique par exemple.
Il convient donc pour cette élite d’utiliser un système de gouvernement non plus fondé sur la conviction mais sur l’émotion. C’est la théorie du gouvernement par le choc émotif. Il s’agit d’avancer des politiques grâce non pas au débat, mais à la réaction permise par le choc émotif. Le choc émotif permet d’inhiber la capacité de réflexion et de résistance dialectique des administrés. C’est la politique du fait accompli par l’incendie de Rome par Néron, celui du Reichstag par Hitler en 1933. L’émotion, comme la peur ou la haine, est plus facilement manipulable que la réflexion à tête reposée. Au lieu d’imaginer un processus politique linéaire amélioré par la discussion et la conviction des idées, ce système instaure un processus de décision politique marqué par l’immobilisme en temps normal et l’avancement par à-coups suite à un choc émotif suffisamment puissant pour manipuler l’émotion ainsi créée et enregistrer des progrès substantiels en un temps très limité.
Hypothèse 8: le terrorisme comme outil désigné du gouvernement émotif
La neuropsychologie, la cyberpsychologie, et plus généralement la psychologie sociale, qui voit son essor en France avec les travaux de Gustave Lebon sur la Psychologie des foules (1895), permettent d’analyser la relation entre les émotions ressenties par les individus ou les groupes sociaux et leur comportement. Le behaviorisme s’intéresse par exemple aux relations entretenues entre émotions et obéissance à l’autorité (notamment les travaux de Stanley ilgram). Les émotions activent des réactions psychologiques spécifiques qui tendent à affaiblir le sens critique chez l’individu.
Ce phénomène est amplifié au niveau d’une communauté humaine. La peur et la haine font partie des émotions puissantes les plus à mêmes d’être manipulées pour obtenir un résultat chez l’individu-cible.
Le terrorisme constitue donc un outil potentiellement capable de générer le choc émotif nécessaire à une impulsion psychosociale favorable au gouvernement émotif. Voyons maintenant à quel type de terrorisme nous sommes aujourd’hui confrontés.
Auteur: Samizdat
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