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  • 23/2/2013
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Ce qu’était Alep avant la catastrophe

syrie

   «Non ce n’est pas possible, Alep ne peut être cela pourtant cela ne peut pas être ces ruelles alépines, ces chaussées dévastées du souk où je me rendais quotidiennement ! Non impossible ce ne sont pas d’Alep les artères que bordaient il y a encore un an ces magasins où s’entassaient tant de marchandises variées et aujourd’hui trous béants, aux fils pendants, aux rideaux de fer défoncés. Il nous faut découvrir, atterrés, ces avenues d’habitude si animées et aujourd’hui vidées de passants et jonchées de détritus, encombrées de monceaux de pierre et de béton, devenues impraticables, ces immeubles effondrés aux façades criblées et noircies, ravagés par le feu, dévastés et pillés. Non ce ne sont pas ces Alepins toujours affairés que nous croisions toujours en mouvement, mais qu’ils ont photographiés, eux ces voyeurs étrangers, en files pitoyables d’hommes aux visages si fatigués. Sous la glaçante pluie d’hiver, ils attendent la distribution d’un ou deux rifs de pain chèrement payés! Dans les quartiers de l’est d’Alep où les guides-gardiens de leurs déplacements, les ont entraînés, ces reporters ont fixé pour leurs vidéos, ces carcasses pitoyables de voitures, de ces suzuki toujours surchargés, d’autobus qui à mon dernier séjour, étaient encore tout neufs et confortables. Ils desservaient très bien tous les quartiers d’Alep. Je les découvrais en nombre débarquant ou reprenant au pied de la citadelle, une foule de travailleurs ou familiers des souks et des fabriques proches. Il y a aussi ces ambulances de la Croix rouge syrienne, que j’aperçois sur mon écran, criblées d’impacts de balles et laissées, épaves pitoyables abandonnée, en travers de la chaussée. Une photographie que je reçois d’Alep montre, elle, la nef de cette église arménienne devant laquelle je passais toujours en remontant à pied des rues si passantes d’Azizié, vers les hauts du quartier où se trouvait la caserne des pompiers. Je ne l’identifie pas tout d’abord. L’édifice est dévasté, vandalisé, brûlé! C’est avec la même incrédule et douloureuse interrogation que je découvre le cliché de ce qui reste d’un des premiers restaurants et hôtels proche de la place de Jdaidé aux boutiques d’antiquaires. Le Dar Zamaria et sa spacieuse terrasse, autrefois soigneusement restauré et au décor raffiné est méconnaissable!

   Je ne reconnais pas non plus dans une autre photographie la salle célèbre restaurant Sissi. En scrutant le cliché je sais enfin que c’est bien là l’intérieur de ce chaleureux restaurant. Du rez-de-chaussée, il ne reste rien d’autre que des amas de débris qui encombrent le sol. Mais oui, ces quelques détails du haut de la façade intérieure à peu près et seule intacte, me confirme que c’est bien ce qui témoigne encore du raffinement de l’endroit il y a un an encore si convivial. Il s’y rendait dès le printemps, des groupes de touristes de toutes nationalités. Mais toute l’année les résidents étrangers d’Alep, étudiants ou chercheurs, archéologues ou gens d’affaires y retrouvaient régulièrement des artistes et passants des deux sexes. C’était aussi le lieu de rencontre, les veilles et jours de congés de familles souvent arméniennes du quartier ou de bandes d’amis alépins!

Sources:

Lemonde.fr

Francesyrie.org

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