La résidence de Hussayn Khãn Sepahsãlãr
Le bâtiment et le jardin désignés sous le nom de Bahãrestãn faisaient partie à l’origine d’un jardin beaucoup plus vaste, appelé le jardin Sardãr, situé à l’est de Téhéran à l’extérieur du rempart Shãh Tahmãsb à l’époque du règne de Fath ’Ali Shãh (1797-1834).
Le jardin Sardãr était la propriété de Mohammad-Hassan Khãn Sardãr Iravãni, devenu célèbre pour son courage lors des guerres entre l’Iran et la Russie en 1855.
Hãji ’Ali Khãn Hãjeb-o-Dowleh (dont le titre officiel était E’témãd-o-Saltaneh) acheta une partie de ce grand jardin et les terrains avoisinants pour y construire une résidence. Il mit en gage plus des 5/6 de sa propriété en 1863 auprès de Pãshã Khãn Aminolmolk. Il mourut en 1872, et Aminolmolk vendit les hypothèques à Mirzã Hussayn Khãn Sepahsãlãr, chancelier du roi Nãsseredin Shãh (1848-1896) et mari de la tante de ce dernier.
Sepahsãlãr y fit construire un palais, une mosquée et une école de théologie. [1]
La construction du palais de Sepahsãlãr, qui devint sa résidence, débuta vers 1875. Les plans du bâtiment furent confiés à Mehdi Khãn Shaghãghi (dont le titre était Momtahen-o-Dowleh), architecte de renom. Mehdi Khãn Shaghãghi demanda à Hassan Me’mãr Ghomi, résidant à Qom, de venir à Téhéran pour réaliser ce projet et il supervisa le travail. La construction du bâtiment fut terminée en 1878. Dès le début, ce palais et le jardin qui l’entourait furent appelés Bahãrestãn, rimant avec Negãrestãn qui était le nom d’un palais du roi Fath ’Ali Shãh situé à proximité de la propriété de Sepahsãlãr.
Hussayn Khãn Sepahsãlãr décéda en 1880 alors qu’il résidait à Mashhad en tant que représentant du roi dans la province du Khorãssãn [2], et comme il n’avait pas d’enfant, son jardin et son palais furent confisqués par Nãsseredin Shãh. Il semble que les sentiments hostiles du roi à l’égard de son ex-chancelier, qui était de plus l’époux de Ghamar-o-Saltaneh Mãh-Tãbãn Khãnom, fille du roi Fath ’Ali Shãh, aient joué dans cette décision. Le palais du Bahãrestãn devint alors un bien de l’Etat, mais le roi confia l’entretien du palais à Yahyã Khãn Mo’tamedolmolk (dont le titre officiel devint plus tard Moshir-o-Dowleh), frère de Hussayn Khãn Sepahsãlãr. Les invités étrangers de haut rang étaient reçus dans l’aile occidentale du palais, et le dauphin, qui séjournait à Tabriz, y résidait lors de ses visites temporaires à Téhéran. L’aile nord-ouest du bâtiment servit au cours de cette même période de Palais de justice. Cependant, Ghamar-o-Saltaneh Mãh-Tãbãn Khãnom, l’épouse de Sepahsãlãr, vécut jusqu’à la fin de sa vie dans l’aile orientale du bâtiment, qui était une partie du palais.
A la mort de Ghamar-o-Saltaneh, en 1891, l’aile orientale du palais devint la résidence de Gholãm-’Ali Khan, connu sous le nom de Malijak II (dont le titre officiel était Aziz-o-Soltãn) qui avait épousé Akhtar-o-Dowleh, fille du roi Nãsseredin Shãh. C’est pour cette raison que cette partie du palais fut nommé Azizieh pendant quelques années. On construisit plus tard pour Aziz-o-Soltãn un bâtiment à côté du palais, connu sous le nom du bâtiment de Malijak, qui devint par la suite pendant un temps la bibliothèque de l’Assemblée Nationale.
Notes
[1] La mosquée et l’école de théologie Sepahsãlãr existent encore. Ils sont appelés de nos jours masjed(la mosquée) et l’école Shahid Motahari.
[2] Selon certaines versions historiques, la mort de Sepahsãlãr fut causée par un empoisonnement ordonné par le roi Nãsseredin Shãh.
Sources
* Article Bahãrestãn de la Fondation de l’Encyclopédie Islamique.
* Article Bahãrestãn de la Grande Encyclopédie Islamique.
* Site officiel de la bibliothèque, du musée et du centre des documents du parlement Iranien, consulté sur internet le 5 avril 2011. L’adresse de ce site est: Ical.ir