Voltaire et l’Orient
Quant à Voltaire, son héros du Zadig ou la destinée devient, d’aventure en aventure, un véritable «sage». Tout au long de l’histoire, on aperçoit que la lutte inévitable des deux rivaux, la «bassesse» et la «sagesse» forme la trame de la philosophie humaine.
Grâce à son courage, Zadig s’impose et grâce à sa curiosité, devient l’éducateur de son temps. Dans Zadig, Voltaire montre que malgré les contraintes de la vie, le destin de l’homme dépend de sa sagacité et de son honnêteté. Voltaire est sûrement le mieux renseigné en ce qui concerne l’Iran.
C’est par lui surtout que l’image d’un l’Iran philosophique et humain prend sa place initiale au sein de la littérature occidentale. En outre, Voltaire s’intéresse à la culture et à la littérature iraniennes et c’est par la lecture des principaux voyageurs notamment Chardin qu’il découvre et étudie, de manière relativement profonde, le zoroastrisme et l’histoire iranienne, en particulier lors de la composition de son Essai sur les mœurs.
La sympathie de Voltaire ne se porte pas vers l’Iran uniquement pour ses philosophes, mais aussi et bien plus pour le culte de sociabilité de ce peuple et la passion des dialogues.
C’est via la conversation que Voltaire s’enrichit en littérature iranienne. Dans cette perspective, Voltaire admire les poètes iraniens et va même jusqu’à puiser dans l’œuvre de Saadi, dans l’élaboration de sa doctrine pour un meilleur équilibre social, basé sur la justice et la fraternité. C’est pourquoi il existe une analogie certaine entre les conceptions égalitaires des poètes et des moralistes iraniens et celles d’un grand nombre de philosophes français du XVIIIe siècle. Dans son Golestãn, Saadi consacre un chapitre à la conduite des rois. Il ne cesse de les interpeller sur leurs actes et de les appeler à la justice sociale et à l’unisson morale avec le peuple. Voltaire suit la même ligne et, tout en étant optimiste, il ne souhaite pas une réforme anticipée de l’ordre social.
( A suivre)
Source: Irib.ir