La polygamie, un facteur de maintien de la monogamie
Vous serez surpris de savoir que la polygamie a été le facteur le plus important de la préservation de la monogamie en Orient. Sa légalité est vraiment le plus grand facteur de sauvetage lorsque le nombre des femmes "mariables" dépasse celui des hommes en âge de se marier, car si le droit au mariage n’était pas reconnu au surplus des femmes, et que des hommes qualifiés moralement, financièrement et physiquement n’aient pas l’autorisation d’avoir plus d’une femme, l’amour libre et le concubinage iraient rampant, détruisant la base même de la réelle monogamie.
En Orient musulman, d’une part la polygamie était autorisée, d’autre part la tentation et l’incitation à la débauche n’existaient pas. C’est pourquoi, la vraie monogamie prévalait dans la plupart des familles. Le concubinage ne s’était pas développé à tel point qu’une philosophie aurait été progressivement inventée pour le justifier comme cela s’est passé en Occident. En Orient, on n’a jamais prétendu que l’homme serait né polygame et qu’il ne pourrait nullement souscrire à la monogamie.
On peut se demander quelle alternative un homme a lorsque la polygamie est légalement prohibée et que, comme le prétendent certains penseurs, l’homme serait polygame de par sa nature!
Selon ces penseurs la réponse est très claire: «L’homme doit être légalement monogame et pratiquement polygame. Il ne doit pas avoir plus qu’une femme légale, mais peut coucher avec autant de femmes qu’il désire. Le concubinage est un droit naturel de l’homme. Il serait discourtois de le restreindre à une seule femme.»
Nous pensons qu’il est temps que les lecteurs aient une idée claire du problème et qu’ils sachent quelle est réellement la question. La question n’est pas de savoir si la polygamie est meilleure que la monogamie. Il ne fait pas de doute que la monogamie est préférable, car elle signifie une vie familiale exclusive. Dans ce système (monogamie), le corps et l’âme de chacun des deux conjoints appartiennent exclusivement à l’autre. Il est évident que l’esprit du mariage est l’union des cœurs, qui se manifeste mieux dans un mariage exclusif. L’humanité n’a pas à choisir entre la monogamie et la polygamie.
Le seul problème est que la monogamie absolue n’est pas pratique dans certaines circonstances sociales, notamment lorsque le nombre des femmes candidates au mariage est plus grand que celui des hommes en âge de se marier. Une monogamie absolue prévalant dans toutes les familles est une pure fiction. Il y a seulement deux alternatives: ou reconnaître officiellement la polygamie, ou encourager un concubinage débridé. Dans le premier cas, seul un petit pourcentage (ne dépassant en aucun cas les 10 %) d’hommes aura plus d’une femme, et toutes les femmes candidates au mariage seront en mesure de s’assurer un foyer conjugal et une vie familiale. Dans le second cas, toute femme n’ayant pas un mari légal aura des relations sexuelles avec plusieurs hommes, et donc presque tous les hommes mariés deviendront pratiquement polygames.
Tel est le portrait juste de la polygamie. Malheureusement les partisans du mode de vie européen ne semblent pas disposés à présenter le vrai portrait du problème. Ils ne veulent pas dire la vérité ouvertement. En réalité, ils défendent le concubinage. Ils considèrent la femme légale comme un fardeau et une pierre d’achoppement sur le chemin. Pour eux, même une seule femme, c’est trop ; que dire alors de deux, trois, ou quatre ! Ils prétendent être des partisans de la monogamie, mais, en fait, c’est une totale libération des restrictions matrimoniales qu’ils voudraient.
Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.287-289.
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