L’ignorance de l’Evangile chez les chrétiens
A vrai dire, l’un des différences factuelles actuelles, non dogmatiques, entre Chrétiens et Musulmans, vient de l’absence de connaissance des textes chrétiens, évangéliques chez les premiers; un jeune Chrétien de France peut traverser la période de l’adolescence sans jamais avoir lu les documents sacrés, et le Livre de sa communauté n’est tout au plus que feuilleté et de nombreuse pages restent non découpées par sa conscience et son intellect.
C’est sur ce vice d’éducation tenant à l’absence de clergé instruit et volontaire, à l’hostilité anticléricale, sinon antireligieuse et précisément maçonne de professeurs, et à la peur de passer pour conservateur ou intégriste, que joue la légèreté de cet esprit satirique: des demi-savants évoquent de bonne foi, car ils parlent sans l’avoir lu, pour justifier le droit au blasphème, Voltaire qui dans sa poésie reprend les préjugés contre le côté trop humanisé, ou présenté soumis aux passions humaines, comme un Saint-Thomas attaque le Prophète, mais sans injure, avec sympathie même, au point que la pièce fut censurée, un peu dans le même sens que le poème de Goethe portant son nom "Mahomet"; mais prosaïquement, dans son œuvre historique Voltaire lui donne une dimension d’austérité surhumaine:
ce renversement dialectique opéré dans l’Essai sur les Mœurs et l’Esprit des Nations (1765) est si fort, chez cet homme qui mérite le titre de philosophe, -comme Kant et Schopenhauer l’ont proclamé- et Nietzsche aussi qui oppose le sublime de l’islam, notamment en Espagne andalouse, à la barbarie des Croisades (dans son livre sur "l’Antéchrist, anathème sur le Christianisme" 1896 –ce Christianisme qui modifie la voix du Christ pour en faire un abbé de cour, une pâle figure acceptable, qui tolère les vices du monde! ), que la censure actuelle a empêché cet ouvrage d’être republié en Pléiade, à l’article des œuvres historiques.
Ce n’est pas ici le lieu de citer les deux chapitres dont le premier réfute l’idée commune alors et encore dans nos médias, que la religion musulmane fut et est «persécutante» (pour dire «persécutrice»), ou intolérante. Pour ce faire, il montre que le vénéré Prophète fut indistinctement prédicateur de l’unité divine, législateur de l’Etat, de la morale sociale, et occupé de paix civile et d’indépendance de son pays.
(A suivre)
Source: Dortiguier.fr
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