La nuit et Nazi, Moi et la fièvre
Nãzi : Donc, tu voulais retourner à l’enfance?
Moi: Bien sûr, bien au-delà de cette question.
Nãzi: Qui a réussi jusqu’à maintenant à retourner à son enfance? Quand? Où?
Moi: Quand? Où?
Je voulais! Je voulais, mais c’était impossible.
Ah! Je dois y retourner.
Pour mourir de rire dans le cimetière du village,
Pour manger de la grenade volée dans notre jardin.
Car! Je suis le seul qui sait où est le peigne en bois de ma sœur.
Je dois retourner à l’enfance pour dire à mon père: «D’accord, d’accord, ce n’est pas nécessaire de me charger sur tes épaules,
Emporte les blés, je te suis,
Je te promets de ne pas faire une maison avec des cailloux,
De ne pas suivre les lézards jusqu’à l’autre côté de la montagne!
Je veux retourner à l’enfance!!
Nãzi: Quoi de plus? Tu ne veux rien d’autre?
Moi: Nãzi, aide-moi!
Nãzi: Qu’est-qui t’arrive tout à coup?
Moi: J’ai froid!! Comme le commencement de la vie de l’edelweiss.
Nãzi: Que puis-je faire? Hein? Que puis-je faire?
Moi: J’ai froid!!Comme la fin de la terre.
Pourquoi nous voyons?
Pourquoi nous comprenons?
Pourquoi nous demandons?
Je veux retourner à l’enfance. Je promets de ne pas sortir de la maison, de ne pas suivre mon ombre.
Nãzi: Ce n’est pas possible!!
Les chaussures du retour sont trop petites pour nos pieds.
Moi: Je ne peux pas retourner pieds nus?
Nãzi: Le pont de retour ne peut supporter notre poids!
Le retour est impossible.
Moi: Qui est-ce qui je dois voir pour franchir l’impossible?
Nãzi: Le rêve!!!
Moi: Où est-ce que je peux le visiter?
Nãzi: Dans le sommeil!!
Moi: Le sommeil ne vient pas à mes yeux!
Nãzi: Compte, compte jusqu’à trente
Un, deux…
Moi: Un, deux…
Nãzi: Trois, quatre.
Hussayn Panãhi
Source: Teheran.ir