La définition des dispositions proprement Chiites (3)
Traduit par Jean d’Agape
L’«Arme» pour nous est comme le cercueil chez les Fils d’Israël. Celui à qui appartenait le cercueil, détenait la prophétie (dans une autre tradition le gouvernement). Chez nous, celui qui a en possession l’arme, détient le leadership. (Penser à la forme symbolique et au sens très profond de cette interprétation). Le rapporteur demande alors:
«فيكون السلاح مزايلاً للعلم؟ »
« L’arme peut-elle se trouver chez celui qui est dépourvu du savoir idéologique de la religion?»
L’Imam lui répond: «Non». Cela veut dire que le leadership de la société et de la communauté musulmane appartient à quiconque a en possession l’arme et le savoir. Alors l’Imam considère d’une part, le savoir idéologique et la bonne compréhension du Coran comme condition préalable à l’Imamat et de l’autre, en organisant des cours et en y réunissant un grand nombre d’amateurs de la religion pour leur apprendre ce procédé spécifique qui allait à l’encontre du procédé en cours en jurisprudence, hadiths et exégèse et d’une manière générale, à l’encontre de la religion pratiquée par les oulémas, savants de hadiths et les exégètes dépendant du pouvoir, il a pratiquement mis en opposition son idéologie avec celle du pouvoir et de tous les fameux oulémas dépendants. Par-là, il redonnait un nouveau souffle à sa lutte, en menant une protestation continue, profonde et paisible.
Les premiers gouverneurs Abbassides qui avant d’arriver au pouvoir, avaient passé leur vie dans une atmosphère de lutte pro-alaouite, à côté des disciples et des amis de la famille d’Ali, connaissaient la plupart de leurs mystères et secrets, saisissant mieux que leurs ascendants omeyyades le rôle protestant de ces cours, débats, hadiths et exégèses. C’est pour la même raison, semble-t-il, que Mansour Abãsside, dans le cadre de ses cruautés envers l’Imam Sãdiq (AS), lui avait interdit de recevoir les musulmans, de leur enseigner la religion et aux gens de fréquenter ce dernier et de lui poser des questions, au point que, la grande et éminente personnalité chiite, Mafdal ibn Omar relate que l’Imam ne pouvait même pas répondre facilement aux questions posées au sujet du mariage et du divorce.
« Ô notre Seigneur, accepte (cet effort) de notre part! Tu es Celui qui entend et qui sait ! »
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