Le jeûne: une épreuve de la solidité de la foi
Le jeûne est prescrit au musulman dès l’âge de la puberté. Celui-ci est donc soumis à une rude épreuve il est seul, le surveillant et le juge. Livré à la faim et à la soif, il peut céder à tout moment à la tentation de les satisfaire, alors qu’il a à sa portée de quoi manger et boire. La seule chose qui l’en empêche, c’est sa foi en Dieu et sa conscience. En dehors de Dieu, personne n’est témoin de son observance de l’abstinence. Dès son jeune âge, le musulman qui jeûne s’exerce ainsi à être honnête et à respecter ses engagements moraux, malgré les tentations matérielles et la pression de ses désirs et de ses sens.
Le jeûne met à l’épreuve l’honnêteté du croyant. Aussi le Prophète a-t-il dit à ce propos: "Le jeûne est un dépôt. Sauvegardez donc ce qui vous est confié".
En effet, le jeûne met à l’épreuve la sincérité et la solidité de la foi du Croyant en Dieu, et permet de consolider cette foi. Car c’est une lutte entre le besoin légitime d’apaiser des sensations naturelles pressantes (faim, soif, plaisir sexuel ...) et un sentiment intime, un désir spirituel incitant à obéir à la Volonté de Dieu qui veut que l’on résiste à ces sensations. Dieu étant le seul témoin de cette épreuve, la résistance permanente à ces sensations affermit la foi du jeûneur en Dieu et lui permet de constater concrètement la sincérité de sa foi.
Dieu dit dans le Coran à propos des privilèges que le jeûne de Ramadhãn procure au Croyant: "Quand mes serviteurs t’interrogent à mon sujet, Je réponds à l’appel de celui qui M’invoque, quand il M’invoque. Qu’ils répondent donc à Mon appel; qu’ils croient en Moi ..." (Coran 11,186)
C’est dire que Dieu est particulièrement attentif au culte, à l’appel et aux prières de ses serviteurs pendant le mois de jeûne.
Le contenu de ces versets est confirmé dans une autre Parole Sainte révélée au Prophète, à savoir: «Toute bonne action que les fils d’Adam accomplissent, ils la font pour eux-mêmes. Excepté le jeûne, lequel est pour Moi, et c’est Moi qui le rétribue. Le jeûneur éprouve deux joies: l’une au moment légal de l’Iftãr (fin du jeûne) où il se met à manger et à boire, l’autre, lorsqu’il Me rencontre et que Je le fais entrer au Paradis»(1).
Cette présence divine auprès des jeûneurs, le Prophète la souligne dans le discours où il épilogue sur les innombrables bienfaits du mois béni de Ramadhãn:
"C’est un mois pendant lequel vous êtes les convives de Dieu, pendant lequel vous êtes parmi ceux qui sont honorés par Dieu. C’est un mois pendant lequel vos souffles sont glorification, votre sommeil, culte, votre action acceptée, votre imploration exaucée». «La faim et la soif que vous éprouvez doivent vous rappeler la faim et la soif du Jour du Jugement».
Pendant ce mois de repentir, de rachat, de réparation et de recueillement, où règne une atmosphère de piété individuelle et sociale, le jeûneur se représente avec joie et quiétude la présence du Seigneur et l’ambiance du Jour du Jugement.
Note:
1. "Al-Wassãil", Tome VII, p.249.
Source: «Le Jeûne de Ramadhãn: sa signification et ses statuts», Compilation: Abbas Ahmad al-Bostani, La Cité du Savoir, Montréal, 1998.
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