Compatibilité entre l’Islam et la démocratie
Traduit par M. Rastegar
Il est à noter que le débat sur la possibilité ou non de la réalisation d’un modèle démocratique dans les sociétés religieuses remonte à il y a deux siècles. De nombreux penseurs se sont engagés dans ce débat : des oulémas et des intellectuels musulmans qui soutenaient l’idée de la démocratie religieuse, se sont donnés pour mission de présenter une approche intra-religieuse pour prouver la compatibilité entre l’Islam et la démocratie, en faisant pivoter leurs arguments sur les principes suivants:
1- l’assimilation des institutions démocratiques actuelles aux institutions et aux actions civiles du début de l’ère islamique (consultation, prestation de serment d’allégeance, …);
2- la confirmation de la philosophie politique de la démocratie par la philosophie de l’État en Islam;
3- l’effort pour soumettre la démocratie occidentale aux conditions qui la ferait un sous-ensemble de la pensée politique musulmane;
4- l’admission de la démocratie en tant que système politique compatible avec l’Islam;
5- la redéfinition des concepts démocratiques à la lumière des traditions de l’Idjtihad et du discours politique de l’Islam.
Kawakibi, Abduh, Hassan el-Bena (parmi les Sunnites) et l’Allameh Naïni (parmi les Chiites) furent les grands instigateurs de cette théorie. En revanche, des penseurs comme Abol-A’la Modoudi et Monir-al-Husseini s’opposèrent catégoriquement à toute approche théorique pour présenter une lecture démocratique de l’État théocratique.
Le défunt Imam Khomeyni donna, lui aussi, son avis sur la démocratie occidentale et la démocratie islamique. Il eut la clairvoyance de mettre l’accent sur l’ambiguïté et l’instabilité de la définition même d’un système démocratique: insistant sur la supériorité et la clarté théorique de l’État islamique, il réfutait la forme occidentale de la démocratie.
Bahrãm Akhavãn Kãzemi