De la démocratie religieuse, critique de la démocratie libérale
Traduit par M. Rastegar
La démocratie, conçue comme un mode de pensée politique et un mécanisme de la gestion sociale, compte l’un des concepts les plus anciens de la philosophie politique. Elle a d’ailleurs connu un essor prodigieux durant ces deux derniers siècles. L’un des concepts les plus solides de la philosophie politique, la démocratie a eu des évolutions successives pendant sa longue histoire. Nous pouvons affirmer avec certitude que l’humanité moderne n’est pas encore arrivée à un consensus général au sujet de ce concept à la fois controversé et rassurant. Selon David Held, l’histoire de la pensée démocratique est déroutante et déconcertante. Nombreux sont les critiques qui estiment que la démocratie est un concept ambigu dont les composantes sont parfois en contradiction les unes avec les autres. Ils en déduisent donc que le système politique qui s’ensuit serait également imparfait et défectueux.
Après l’effondrement de l’ex-Union soviétique et l’affaiblissement des idéologies rivales, des penseurs comme Francis Fukuyama ont pourtant prétendu que la démocratie libérale aurait été la forme finale de l’État.
En Occident, sont nombreux les penseurs qui croient que la démocratie est un système marqué par certains défauts, mais qu’en comparaison avec d’autres systèmes politiques, elle serait la forme d’État «la moins défectueuse», d’où la nécessité –selon eux– de s’y soumettre, tout en la mettant sous un examen critique.
Dans le présent article, nous examinerons les ambiguïtés, les défauts et les contradictions intrinsèques de la démocratie, pour en déduire qu’elle ne serait pas spécifiquement le modèle final du système politique, chose qui est d’ailleurs confirmée par plusieurs penseurs du monde occidental.
Bahrãm Akhavãn Kãzemi