L’influence occidentale sur la littérature persane
Le XIXe s. est un temps de bouleversements et de métamorphoses. Les traditions côtoient les influences de la littérature européenne. Le développement de l’imprimerie fait naître la presse et permet une large diffusion des textes.
Les conditions des écrivains changent: les transformations politiques mettent fin aux cours, et donc à la poésie de cour.
L’extinction graduelle du monde «féodal» et les enjeux de la modernisation influent sur l’invention littéraire, la vie sociale des poètes, leur rapport à l’art et au monde. Aux XIXe et XXe s., beaucoup de poètes et d’écrivains sont éduqués en Occident et possèdent une culture européenne. En Iran, ils s’impliquent souvent dans la presse, la vie politique et l’enseignement universitaire. Les revues littéraires et politiques foisonnent et dynamisent la vie littéraire. Ainsi de la revue Sokhãn, fondée par le poète Nãtel Khãnlari (1913-1990): de 1943 à 1979, elle réunit des écrivains renommés et tut une colonne vertébrale de la création littéraire.
La littérature se fait l’écho des paradoxes d’un Iran tiraillé entre son histoire et la modernité, la religion et la laïcité, entre l’esthétique classique et les vers libres, la langue écrite et le langage parlé, la soif de liberté et la pression des censeurs.
Elle s’engage pour des idéaux sociaux, lutte pour la liberté d’expression et d’opinion (une condition de l’épanouissement de la littérature). Souvent en butte à la censure, les écrivains seront obligés de se cacher, de fuir à l’étranger ou d’écrire dans un style très allégorique.
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.186-187
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