La médecine
Une tradition médicale et hospitalière existait déjà à l’époque sãssãnide, si bien que la médecine d’époque musulmane a repris beaucoup de termes persans, à commencer par le mot bimãristãn («hôpital»).
A la demande du calife abbasside Harun Al-Rashid (786-809), un médecin chrétien formé à Gondishapur, Jibril ibn Bakhtishu, fonda à Bagdad le premier hôpital musulman.
Le Persan Abu Bakr Al-Rãzi (844-926) y a travaillé, après avoir dirigé l’hôpital de Rey. Appelé Razès par le Moyen Age, il fut le médecin le plus important de son époque. On lui doit une encyclopédie de la médecine, traduite en latin au XIIIe s., un Traité de la variole et de la rougeole, utilisé en Europe jusqu’au XIXe s., ainsi que des textes sur la préparation d’un «laboratoire» de chimie ou la distillation.
En Iran, des hôpitaux se trouvaient à Rey, Esfahãn, Shirãz, Neyshãbur ou Tabriz. Né près de Boukhara (Ouzbékistan), Ibn Sinã ou Avicenne (980-1037) écrivit un Canon de médecine, qui fut en Europe un livre de base jusqu’au XVIIe s. L’intérêt pour la médecine remonte au Prophète Mohammad, auquel on attribue un ensemble de recommandations sur l’hygiène et la nourriture.
Les savants musulmans ont développé la pharmacopée grecque, en l’enrichissant de médicaments conçus à partir de plantes, d’animaux ou de minéraux. Héritiers d’Hippocrate (v. ~ 460- ~ v. 377) et de Galien (v. 131-v. 201), ils voyaient le corps gouverné par quatre humeurs (le flegme, le sang, la bile jaune, la bile noire), auxquelles ils faisaient correspondre les quatre éléments de l’alchimie (la terre, l’eau, l’air, le feu) et leurs propriétés (froid, humide, sec, chaud).
La santé ou la maladie résultaient de l’équilibre ou du déséquilibre de ces quatre humeurs. La médecine musulmane accordait une grande importance à l’hygiène, mais elle ne pratiquait pas la dissection et ses progrès en chirurgie sont difficiles à évaluer.
En Iran, une Ecole de médecine occidentale fut fondée en 1905 et un Institut Pasteur en 1924. Moyens ou assez bons dans les hôpitaux publics, les soins sont aujourd’hui de bonne ou d’excellente qualité dans les établissements privés.
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP. 109-110
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