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  • 30/7/2011
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Les Safavides et la littérature persane en Inde

hafiz

   La dynastie safavide brilla dans les arts plastiques, mais elle ne favorisa guère la littérature, bien que Shãh Ismãil Ier ait composé des poèmes.

Elle instaura un gouvernement centralisé et théocratique, qui, en supprimant les cours locales, éteignit des lieux de création littéraire et l’intérêt pour la poésie courtoise.

   Le clergé chiite s’opposa également au soufisme, étroitement lié à la poésie depuis des siècles, si bien que les poèmes d’inspiration soufie se desséchèrent généralement dans les stéréotypes. En revanche, les Safavides suscitèrent une vaste production de poésies religieuses chiites.

L’un de ses meilleurs représentants est Mohtasham-e Kãshãni (mort en 1587-8), qui écrivit le plus beau poème sur les Imams.

   On doit aussi aux Safavides le développement des ta’ziyehs: ces commémorations du martyre de l’Imam Hussayn devinrent, au XVIIIe s., de véritables pièces de théâtre sacré.

   De nombreux poètes émigrèrent en Inde, et participèrent à la vie culturelle de l’Empire moghol, tels Orfi-e Shirãzi (1555-1590), Kalim-e Kãshãni (mort en 1650) ou Sã’eb-e Tabrizi (1607-1670). Ils perpétuaient ainsi une longue tradition de la littérature persane en Inde, dont le premier grand représentant est Amir Khosrow (1253-1324), poète et mystique qui vécut sous le règne des souverains de Delhi.

Encore aux XVIIIe et XIXe s., l’Inde demeura un foyer actif de la culture persane.

   L’un de ses derniers grands poètes fut Mohammad Iqbãl (1877-1938): philosophe influencé aussi bien par le soufisme que par l’Occident, il fut le théoricien de la création du Pakistan. Ecrite en persan, la poésie de style indien se caractérise par une grande richesse d’images et d’ornementation. Longtemps jugée décadente, elle influença aussi la poésie de l’Iran.

   Toutefois, des poètes iraniens du milieu du XVIIIe s. délaissent ce «style indien» pour revenir à l’esthétique et aux symboles des auteurs classiques d’avant les Mongols. Appelé le style «Araghi» (Erãqi), apparu à Esfahãn et à Shirãz, il influence encore aujourd’hui la poésie traditionnelle. Moshtãq, Hãtef, Asheq, Azar sont quelques-uns des premiers représentants de ce «néo-classicisme». Ils furent suivis par d’autres poètes des Qãjãrs, comme Sabã, Mejmar, Neshãt ou Sahãb, le fils de Hãtef. Leurs uvres imitent autant les ghazal de Hãfiz, les mathnawis mystiques que le poème épique de Ferdowsi. Plusieurs auteurs fondèrent des familles, où l’on devint écrivain de père en fils.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.185-186

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