Histoire de la littérature persane avant l’Islam
Jusqu’à l’arrivée de l’Islam, la poésie et les traditions sont surtout orales. Les temps achéménides, puis les dynasties séleucides et parthes, ne nous ont livré que des inscriptions officielles des rois. De l’époque sãssãnide, nous possédons surtout des textes religieux, rédigés en moyen perse (pehlevi) ou en parthe.
Les plus anciens témoignages de poésie persane sont les gathas, des hymnes attribués à Zoroastre (-VIe s.?), mais rédigés tardivement.
Le Mazdéisme nous a légué des recueils de sagesse, des écrits théologiques, des textes consacrés au roi ou aux lois, parfois mis par écrit au début de l’ère islamique. On a également découvert des poèmes manichéens dans le Turkestan chinois.
De la littérature en pehlevi, sans doute importante et louée par les premiers écrivains musulmans, nous ne possédons que des lambeaux.
Elle eut pourtant une influence déterminante sur la littérature islamique de l’Iran. Au VIe s., par exemple, sous le règne de Khosrow Ier, des textes indiens sont traduits en moyen-perse: notamment le Livre des fieux chacals qu’un écrivain d’origine persane, Ibn Al-Muqaffa (VIIIe s.), adaptera plus tard en arabe sous le titre de Kãlila et Dimna. Comme dans les Fables d’Esope, ou plus tard dans les fabliaux du Moyen Age occidental, ce livre met en scène les problèmes humains à travers des animaux et inspirera plusieurs fables à La Fontaine.
Un autre recueil de contes indiens, dont l’original moyen-perse est également perdu, donnera naissance à la tradition arabe des Mille et une Nuits: le recueil que nous connaissons sous ce nom, et qui sera connu en Europe à l’époque de Louis XIV, a été compilé au Caire au XIVe s.
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, P.138