1917. La guerre contestée et continuée (1)
Cette année est un moment décisif du conflit. Dans les tranchées, les fantassins sont minés par les maladies, le froid et les poux; ils survivent dans l’attente angoissée d’une attaque ennemie, ou d’un ordre de leurs propres officiers de monter à l’assaut. La lassitude des troupes, déjà sensible lors de l’hiver 1916, face à l’énormité du coût humain et à l’absence d’issue prévisible sur le front ouest, est relayée à l’arrière par l’audience croissante du pacifisme et par des mouvements sociaux contestataires qui déstabilisent tous les gouvernements en place. En France, Joffre a dû céder la place en décembre 1916 au général Nivelle, le vainqueur de Verdun, qui prétend appliquer la même tactique qu’aux forts de Vaux et de Douaumont.
Nivelle fait décider une nouvelle attaque massive sur le Chemin des Dames contre des défenses que les Allemands viennent de reculer et de consolider; l’échec de l’opération est tel qu’il doit se retirer, le 15 mai 1917.
Mais le mal est fait: des mutineries ont éclaté parmi les troupes placées en première ligne. Ces mouvements, qui ne vont jamais jusqu’à la fraternisation avec l’ennemi, sont d’abord l’expression d’une exaspération devant la conduite de la guerre et le mépris des généraux pour la vie des soldats («Du sang pour des étoiles»). Les chefs y voient le résultat de la propagande ennemie, voire de celle d’agitateurs pacifistes d’extrême gauche. La répression est sévère: Pétain, qui vient de remplacer Nivelle, fait condamner à mort 554 mutins dont 75 seront exécutés, mais il a aussi l’habileté d’introduire des améliorations dans l’organisation des permissions et du cantonnement. Le mécontentement est ainsi désamorcé, d’autant que Pétain décide d’attendre les Américains, dont les premières troupes débarquent le 26 juin.
Le front italien
La situation de l’armée italienne, dont le front demeure immobile à travers le Trentin et la Vénétie, fait aussi craindre le pire. A partir de juin 1917, les désertions se multiplient et le moral des hommes, après deux ans de combats très meurtriers, est au plus bas. Avec l’appui de divisions allemandes, les Autrichiens passent à l’attaque, le 24 octobre 1917, à Caporetto, et provoquent une véritable débandade des Italiens, qui abandonnent près de 300’000 prisonniers, et ne réussissent qu’à rétablir une ligne de front sur la Piave, au nord-est de Venise.
L’état-major franco- britannique se décide alors à apporter une aide réelle à son allié italien.
Plusieurs divisions viendront donc, au début de 1918, renforcer son dispositif, pendant qu’une coopération plus étroite sera mise en place avec le Comando Supremo, pour améliorer la formation tactique des cadres.
Source: Memo.fr
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