Le berceau des Aryens (2)
Il s’agit d’un extrait d’article écrit par Helenã Anguizi publié dans la Revue de Téhéran n°27 datée de février 2008.
On constate que durant la dynastie Seljoukide et plus précisément au cours du règne de Toghrol Beyg, toute la région montagneuse - nommée Dejabal Kouhestãn, comme nous l’avons précisé plus haut - fut appelée Irak Ajam par le calife abbasside de l’époque, Alghãyembelãh, en 1059. On retrouve par ailleurs le nom de Kurdistãn dans les textes datant du XIVe siècle, à l’époque du règne de Soleymãn Shãh.
Il est fort probable que la division de la province remonte à la fin du règne de Aghouyounlou et au début de l’ère Safavide. Les régions, placées sous la direction desdits gouvernements, furent divisées en trois provinces - Ardalãn, Sãnãndaj et Mahãbãd -, elles-mêmes divisées en plusieurs régions.
La province d’Ardalãn comptait notamment parmi les états indépendants iraniens sous Nãssereddîn Shâh. Conformément à la loi ratifiée en 1947 prévoyant la formation de nouvelles régions dont l’Azerbaïjãn, Kermãn, le Baluchestãn, Fãrs, ou encore le Khorãssãn, 23 nouvelles provinces furent proclamées.
Durant le règne du roi Qãjãr Nãssereddîn Shãh, l’Iran fut divisé en 4 états et 8 provinces. Les nouvelles prises de décision au sujet des divisions et subdivisions des territoires suite au projet de loi de 1937 divisèrent le pays en six provinces. La province de l’Ouest comprenait notamment le Kurdistãn,
Kermãnshãhãn, Garous Bãvandpour, Kolhar, Poshtekouh, Lorestãn, Borujerd,
Hamedãn, Malãyer, Khorramshahr et Abãdeh, Khouzestãn et Kohkîloyeh.
En l’espace de quelques mois, la loi sur la division du territoire fut modifiée et l’Iran fut partagé en dix provinces et quarante-six départements. Le Kurdistãn actuel était la cinquième province du pays et regroupait entre autre les villes de Kermãnshãh, Hamedãn, Sanandaj, Mahãbãd, Bîjãr, et Malãyer. En 1958, suite à loi votée par les ministres, la province du Kurdistãn devint une province indépendante et compris cette fois quatre départements: Sanandaj, Grous, Saghez et Gharveh.
Comme nous l’avons évoqué, la province iranienne du Kurdistãn est une région montagneuse et de hauts plateaux. Les chaînes des monts Taurus et des monts Zagros forment ce que l’on pourrait appeler la "colonne vertébrale" du Kurdistãn. Certains des sommets du Kurdistãn sont très élevés: par exemple, le mont Ararat culmine à 5165 m. Les neiges éternelles couvrent les sommets une bonne partie de l’année. La place et l’importance des montagnes est telle au Kurdistãn que de nombreux proverbes y font allusion. Deux fleuves d’importance majeure au Moyen-Orient y prennent leur source : le Tigre et l’Euphrate. De plus, la région est parcourue de rivières qui sont des affluents de l’un ou l’autre de ces grands fleuves: le Petit Zab, le Grand Zab, le Diyala, etc. Ces rivières contribuent à l’irrigation d’un certain nombre de vallées très fertiles. Les forêts y représentent toujours une superficie d’environ 160 000 km². Elles sont essentiellement constituées de chênes, sapins et autres conifères ainsi que de platanes, peupliers et saules dans le bas des vallées et au bord des rivières.
Les températures annuelles moyennes au Kurdistãn dépendent beaucoup de l’altitude. L’été peut être relativement chaud et humide dans les régions basses du sud, alors qu’il est frais dans les régions montagneuses. Le climat dominant est continental, avec des influences méditerranéennes.
Les régions les plus froides sont situées au nord du Kurdistãn. Ces régions où la température annuelle moyenne est inférieure à 0° C constituent environ 5% du territoire du Kurdistãn. Les régions dont la température annuelle moyenne oscille entre 0 et 5° C sont situées dans le nord et le nord-ouest du Kurdistãn, et représentent 15% du territoire du Kurdistãn. Le nord ainsi que l’est du territoire a des températures annuelles moyennes oscillant entre 5 et 10° C, couvre environ 20% de la superficie du Kurdistãn.
Dans le sud et l’ouest, elles sont comprises entre 10 et 15° C. La zone la plus chaude, où les températures annuelles moyennes sont comprises entre 15 et 20° C, est située à l’extrême ouest du Kurdistãn. Les précipitations ont lieu de novembre à avril. Les chutes de neige sont importantes sur les massifs montagneux (la neige est présente pendant sept mois de l’année dans les régions les plus froides).
A partir de 1040 de l’Hégire, Soleymãn Khãn Ardalãn qui régnait sur le pays à l’époque y entrepris la construction d’une forteresse, dont il nomma la partie la plus haute "Sahneh". C’est de là que proviendrait l’actuel nom de la ville de Sannandaj, l’actuelle capitale de la région du Kurdistãn.
Source: Teheran.ir
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