Existe-t-il un lien entre sport et longévité?
C’était en 1986. Quelques 17 000 étudiants de l’université de Harvard aux Etats-Unis ont participé à cette étude au cours de laquelle les chercheurs voulaient établir un lien entre le niveau d’activité physique et la longévité.
Conclusion: les hommes qui dépensaient plus de 2000 calories par semaine (l’équivalent de 30 à 45 minutes de marche rapide) avaient un taux de mortalité 33% plus faible que les étudiants qui étaient sédentaires. Autour de 3 500 calories par semaine (plus de 6 heures d’exercices vigoureux), le risque d’une mort précoce chutait de presque 50%. Mais au-delà de 3 500 calories, il n’y avait plus de gains appréciables sur ce plan.
L’exercice déjoue les pronostics de la génétique
Un des découvertes les plus fascinantes de l’étude de Harvard fut le constat que la pratique régulière de l’activité physique contrecarrait la tendance génétique vers une mort précoce. En clair, chez les individus dont un des deux parents était décédé avant l’âge de 65 ans (un facteur de risque important et non-modifiable de la longévité), mais qui avaient un style de vie incluant la pratique régulière de l’activité physique, le risque d’une mort précoce chutait de 25%!
L’exercice diminue donc chez les hommes physiquement actifs le risque d’une mort précoce causée par la maladie. C’est déjà beaucoup.
Mais augmente-t-il la longévité? La réponse ici est encore oui. Les résultats de l’étude de la Framingham Heart Study portant sur 2498 hommes et 2870 femmes âgés de 30 à 74 ans permirent de soutenir que ceux et celles qui dépensaient 2,000 calories par semaine vivaient, en moyenne, deux ans de plus que les sédentaires. Ce n’est pas beaucoup, pourrait-on penser, mais ce sont deux années qui s’ajoutent à une qualité de vie déjà bien supérieure à celle des sédentaires. En définitive, l’espérance de vie en bonne santé des personnes physiquement actives est plus longue que celle des personnes sédentaires.
Cinq ans et demi de plus pour les sportifs
Une étude récente confirme bel et bien que non seulement l’exercice diminue substantiellement le risque d’une mort précoce des suites d’une maladie, mais il augmente significativement la longévité.
Ainsi, après avoir retracé 2 675 ex-athlètes finlandais ayant participé à des Jeux Olympiques dans les sports d’endurance (ski de fond, course à pied, natation de longue distance, etc.) entre 1920 et 1965, des chercheurs ont constaté que ces derniers vivaient cinq ans et demi de plus que les personnes qui ne pratiquaient aucun
sport, soit 75.6 ans contre 69.9 ans.
Quant à savoir si l’exercice peut reculer les limites de l’espérance de vie actuelle (78 à 80 ans), il faudra d’autres études pour répondre clairement à cette question
Les femmes aussi y gagnent
L’étude de Harvard sur la longévité est certes la plus imposante de toutes quant au nombre de sujets et à la durée (26 ans). Elle avait cependant deux gros handicaps: les résultats reposaient sur les réponses des participants à des entrevues et des questionnaires et elle ne concernait que les hommes. On ne pouvait donc pas se prononcer sur l’effet de l’exercice sur la longévité des femmes. En 1989, le JAMA (Journal of American Medical Association) publia une étude d’envergure qui allait corriger ces deux lacunes. Le niveau d’activité physique des 13 000 participants, à peu près également partagé entre les deux sexes, a été évalué directement à l’aide de tests d’évaluation de la condition physique. En outre, on a isolé le facteur exercice des autres facteurs pouvant influencer le taux de mortalité comme le tabagisme, le taux de cholestérol et de sucre dans le sang, la pression artérielle et une histoire familiale de maladie coronarienne. Résultat: plus on est en forme, moins on risque de mourir tôt ! En 1995, une nouvelle étude permit d’obtenir des résultats similaires
En résumé
La pratique régulière de l’activité physique
* réduit le risque d’une mort précoce causée par la maladie;
* augmente de deux années, en moyenne, l’espérance de vie par rapport à celle des personnes sédentaires;
* contrecarre la tendance génétique à mourir tôt;
* apporte des bénéfices semblables aux deux sexes.
Source: Entrainement-sportif.fr