La ville de Qom (1)
La ville de Qom est capitale de la province de Qom. A quelque 140 km au sud de Téhéran, elle est située à l’extrémité occidentale du Dasht-e Kavir et à 60 km à l’ouest d’un grand lac salé (Daryãcheh Namak).
La
ville fut fondée avant l’arrivée de l’
Islam, mais son histoire ancienne ne nous est pas connue. Dans la région, les archéologues ont mis à jour des vestiges du ~Ve mil. et découvert plusieurs chãhãr tãq1 Sãssãnides (IIIe-VIIe s.).
La fondation de la ville musulmane est attribuée à des partisans de l’Imam Al-Ali. Cette vocation fut consacrée au IXe s. lorsque Hazrat Ma’ssumeh, la sœur du VIIIe Imam, mourut et fut enterrée dans la ville. Déjà renommée pour ses écoles théologiques et ses fondations pieuses, elle accueillit désormais un pèlerinage chiite, demeuré l’un des plus importants du pays.
Après les massacres des Mongols en 1221 et les cruautés de Tamerlan le siècle suivant, Qom renaît rapidement et les souverains timourides la choisissent comme résidence d’hiver pour la chasse. Sa fonction religieuse connaît un nouveau prestige lorsque les Safavides, au XVIe s., imposent le chiisme au pays et font reconstruire le mausolée de Hazrat Ma’ssumeh. Riche de centaines d’Imãmzãdehs et de tombeaux de théologiens et de princes, Qom vit alors des dons royaux, de l’afflux des pèlerins et d’un artisanat remarquable. Les destructions causées au XVIIIe s. par les Afghans et le frère de Nãder Shãh ne portent pas atteinte à un rayonnement spirituel qui se poursuit sous les Qãdjãrs avec la construction et la restauration de plusieurs monuments. Au XXe s., l’Imam Khomeyni enseigna dans cette ville traditionaliste qui devint le foyer de résistance à la politique moderniste du dernier roi Pahlavi.
Aujourd’hui, Qom est une cité de savoir, à l’autorité intellectuelle considérable, où tous les étudiants en théologie aspirent à poursuivre leur formation et à enseigner.
Note:
1. chãhãr tãq- littéralement: «quatre arcs». Edifice cubique, au plan cruciforme, surmonté d’une coupole sur trompes. Conçu par les Sãssãnides, on le trouve dans des palais, mais il servit surtout de lieu saint dans la religion Zoroastrienne: au centre de la salle, sur un autel, brûle le feu sacré.
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, P.324.
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