Le premier roi de la dynastie qãjãre (1779-1797)
Le grand-père d’Aghã Mohammad Khãn, Fath’ali Khãn, est un chef de tribu qãjãre. Nãder Shãh Afshãr l’assassine dans le Khorãssãn alors qu’il accompagne le roi Tahmãsb II Safavide dans un voyage.
Le fils de Fath’ali Khãn, qui n’a que douze ans quand son père est assassiné, vit caché au sein des tribus turkmènes, loin de Gorgãn, tout le temps du règne de Nãder Shãh Afshãr, mais attaque de temps en temps Gorgãn et Estarãbãd.
Son fils Aghã Mohammad Khãn, devenu adolescent, l’accompagne dans ces expéditions. Il est fait prisonnier par les soldats de Nãder Shãh Afshãr au cours de l’une de ces attaques et emmené au Khorãssãn où il est castré par ordre d’Adel Shãh, neveu de Nãder Shãh Afshãr. Quelques temps plus tard, Aghã Mohammad Khãn réussit à fuir de sa prison et rejoint son père qui a réussi à conquérir Estarãbãd.
Après l’assassinat de Nãder Shãh Afshãr, l’Iran est plongé pendant une quinzaine d’années dans des guerres de pouvoir entre les tribus Zand et Qãjãre.
Le père d’Aghã Mohammad Khãn est tué dans une guerre contre Karim Khãn Zand; celui-ci fonde la dynastie Zand (Zend). Aghã Mohammad Khãn a 17 ans à cette époque. Il est envoyé à la cour de Karim Khãn Zand à Shirãz où il vit dans de bonnes conditions (sa tante est l’épouse de Karim Khãn Zand) mais sans avoir la liberté de partir ailleurs. En 1779, Aghã Mohammad Khãn est en train de chasser quand il apprend la mort de Karim Khãn Zand. Il s’enfuit immédiatement de Shirãz et vient à Téhéran où il se proclame roi après avoir rencontré les chefs de sa tribu.
La guerre entre Aghã Mohammad Khãn et les descendants de Karim Khãn Zand dure quinze ans.
Finalement, Lotf’ali Khãn, le jeune roi de la dynastie Zand, est trahi par ses proches, en particulier son vizir. Aghã Mohammad Khãn peut ainsi conquérir la ville de Shirãz, où il rend aveugle et assassine Lotf’ali Khãn en 1794 et met fin à la dynastie Zand. Il se rend ensuite dans le Caucase et réprime les rebellions des gouverneurs de cette région. Il ordonne que l’on massacre les habitants de Tbilissi et que l’on détruise les églises et une partie de la ville. En 1795, de retour à Téhéran qu’il choisit comme capitale, il est intronisé, puis se rend dans le Khorãssãn où il assassine le gouverneur de cette province (qui était un descendant de Nãder Shãh Afshãr). Il doit se rendre à nouveau dans le Caucase pour réprimer les rébellions des gouverneurs, ayant demandé cette fois le renfort de l’armée russe.
C’est au cours de cette expédition qu’il est assassiné, dans une nuit du printemps 1797, par deux esclaves qu’il avait décidé de faire pendre le lendemain parce qu’ils avaient mangé les restes d’un melon qu’il avait gardé pour le manger lui-même.
Sources:
Mohammad Moïn, Dictionnaire encyclopédique de persan, Vol. V et VI, Ed Amir Kabir, Téhéran, 1380 (2001).
L’Encyclopédie Roshd sur le site http://daneshnameh.roshd.ir.
Hassan Pirniã, Abbãs Eghbãl-Ashtiãni, Parviz Bãbâ’i, L’Histoire de l’Iran, Ed. Negãh, Téhéran, 1385 (2006), pp. 1012-1037.
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