Critiques du régime représentatif
Traduit par M. Rastegar
Le concept du «régime représentatif » est sans doute l’aspect le plus critiqué de la démocratie, du point de vue juridique. Les détracteurs de la démocratie représentative estiment que dans ce type de régime politique, la liberté des citoyens se limite à la période électorale, car une fois le suffrage terminé, les citoyens se voient écarter du jeu politique. Selon Robert Michels, «Les électeurs perdent leur souveraineté et leurs droits politiques, dès qu’ils déposent leurs bulletins de vote dans l’urne. La représentativité ne signifie donc que l’exercice du pouvoir par les élus au nom de la volonté collective. Or, les élus ne sont jamais les vrais représentants des électeurs.
Le régime représentatif n’est qu’une illusion juridique. L’inexistence des deux contractants nous empêche de pouvoir parler d’un véritable contrat social fondé sur des principes juridiques valables. Dans la plupart des cas –comme nous le décrit Giovanni Sartori– les électeurs ne savent ni pourquoi ni à qui ils votent. Et lorsque les élus obtiennent une majorité insignifiante des votes, ils forment une minorité qui exerce le pouvoir au nom de la majorité.»
(Vincent, 1992, p. 270)
Le régime représentatif souffre d’une autre imperfection : lors des élections basées sur la majorité des votes, le niveau et l’intensité des opinions des électeurs restent inexprimés. Dans ce sens, il est impossible de distinguer le vote d’un électeur modéré de celui d’un électeur engagé ou militant. La démocratie représentative souffre aussi l’une autre imperfection: le vote sanction, c’est-à-dire vote majoritaire en faveur de l’opposition, non par adhésion à son programme ou à ses idées, mais pour sanctionner et punir le gouvernement en place.
Bahrãm Akhavãn Kãzemi
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